L'absence de transparence électorale : trois jours sans chiffres officiels, une violation de la légitimité démocratique

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Thu, 16 Oct 2025 Source: www.camerounweb.com

Jeune Afrique révèle un dysfonctionnement majeur du processus électoral camerounais : trois jours après le scrutin du 12 octobre, ni le taux de participation, ni le taux d'abstention, ni aucun chiffre officiel n'ont été communiqués à la population.

Selon les informations exclusives de Jeune Afrique, cet écran de silence crée un vide informatif que les rumeurs remplissent rapidement. Comme l'a dénoncé un acteur de l'opposition cité par Jeune Afrique : « Trois jours après le vote, on a aucun chiffre, même pas le taux de participation ou celui d'abstention. Ce n'est pas normal ». Cette absence de communication de base contraste avec les pratiques électorales internationales, où les organisateurs électoraux communiquent régulièrement des informations procédurales sans révéler les résultats complets.

Jeune Afrique souligne que cette opacité diffère fondamentalement des précédentes élections camerounaises. L'absence même d'informations élémentaires — taux de participation, nombre de bulletins émis, etc. — alimenté les soupçons selon lesquels le décompte s'effectue dans des conditions opaques. À Douala, rapporte Jeune Afrique, des passants ont propagé une rumeur selon laquelle un « vote à huis clos » visait à modifier les résultats, alors que le travail officiel se déroulait supposément à la commission départementale de Bonanjo.

Jeune Afrique révèle que cette opacité informationnelle a directement causé les manifestations. À Douala, un « rassemblement significatif s'est formé devant le siège communal d'Elecam, les manifestants allant jusqu'à bloquer la route ». Les forces de l'ordre ont dû disperser la foule à coups de gaz lacrymogène.

Plus significativement, Jeune Afrique rapporte que « le président du tribunal a décidé d'annuler les résultats controversés et de les retirer du décompte final », reconnaissant implicitement que certains résultats électoraux étaient entachés d'irrégularités suffisantes pour justifier leur exclusion.

La question posée par les révélations de Jeune Afrique est donc fondamentale : peut-on considérer un processus électoral comme démocratique quand les organisateurs refusent de communiquer même les informations élémentaires sur son déroulement ? Cette opacité, documentée par Jeune Afrique, transforme le temps d'attente des résultats officiels en période de doute systémique, où chaque silence devient suspect et chaque rumeur devient plausible.

Le délai constitutionnel de 15 jours pour que le Conseil constitutionnel proclame les résultats finaux reste théoriquement respecté, mais comme le révèle Jeune Afrique, la crédibilité du processus s'érode chaque jour où l'absence de transparence persiste.

Source: www.camerounweb.com