André Blaise Essama n’est plus en liberté. L’activiste nationaliste est incarcéré depuis le 3 septembre 2015 à la Prison centrale de New-Bell, à Douala. Le procureur général près le Tribunal de Première instance de Douala-Bonanjo, Jean-Paul Kiam l’a fait enfermer pour « destructions de biens ».
Le juge d’instruction lui reproche d’avoir démoli le 25 août 2015 la « statue du soldat inconnu », représentant un homme de type occidental et érigée au temps de la domination française.
Selon Me Marie Madeleine Missi Ongba, l’avocate chargée de le défendre, Essama « a été interpellé le week-end du 29 au 30 août 2015 ». Elle rapporte que le procureur général lui a indiqué que son client n’en était pas à son premier coup. « Il a dit que c’est un récidiviste, qu’il détruit les édifices et que c’est un flagrant délit », dit la juriste.
Essama serait soit en détention provisoire soit condamné à trois mois. Son conseil ne sait pas avec exactitude comment il s’est retrouvé à la prison de New-Bell. Qui confie qu’elle ne sait pas dans quelles conditions Essama s’est retrouvé en prison.
Elle jure que son client n’avait pas encore été entendu jusqu’au moment où elle est allée assister à un enterrement le week-end passé. Me Missi Ongba ajoute que c’est le prisonnier lui-même qui lui a envoyé un message téléphonique l’informant de ce qu’il a été condamné à 3 mois de prison. Même du fond de son cachot, le détenu continue de parler, est toujours aussi combatif.
Sur son profil facebook l’on peut lire : « je vous aime tous ...je vous dis à toutes et à tous grand merci pour ce formidable soutien historique pour reprendre notre souveraineté au Cameroun. Je suis condamné par les juges d’aujourd’hui, c’est ensemble que demain, nous nous battrons pour ma réhabilitation qui sera au rendez-vous comme pour nos héros nationaux oubliés, humiliés, pour faire place aux bourreaux coloniaux Français et Occidentaux ».
Avant la statue du soldat inconnu, André Blaise Essama s’était attaqué à plusieurs reprises à la statue représentant le général Leclerc érigée à la Place du Gouvernement, à Douala. Il l’avait finalement décapitée. Pour lui, la démolition des monuments dédiés aux étrangers est un acte patriotique qui vise à rendre hommage aux héros camerounais.