L'anarchie dans l'urbanisme au Cameroun

La 5e édition du Batimaide, le salon dédié au bâtiment et à l’habitat, s’est déroulée du 4 au 13 novembre dernier à Douala sous le thème: «Qualité de l’habitat, qualité de vie». Selon Le Quotidien de l’Économie de lundi 21 novembre 2016, l’innovation de cette édition était le jeu-concours lancé par les organisateurs à l’endroit des jeunes étudiants des écoles d’architecture et de Génie Civil. «L’objectif de ce jeu est de proposer un modèle d’habitat social qui puise coûter au maximum 10 millions de FCFA pour le rendre accessible à la bourse du Camerounais moyen», explique le quotidien.

Gaston Nemadeu, coordonnateur de l’organisation de Batimaide est d’avis que «l’acquisition d’un logement social comme l’a dit le ministre de l’Habitat, n’est pas toujours à la portée des d’une bonne frange de la société qui se pose la question de savoir quand elle pourra construire. L’idée de ce jeu est de voir ce qui peut être fait en utilisant les matériaux locaux pour avoir un logement décent et accessible au Camerounais moyen. C’est une initiative que nous avons trouvé probante et nous avons déjà reçu de très belles idées jusqu’ici».

Les statistiques montrent que 70% des maisons sont auto produites. «Dans l’imagerie populaire, on pense toujours que les services d’un architecte coûtent trop chers, mais combien de particuliers se rapprochent de ce service? Il faut aller vers ces gens-là pour savoir. La maison que l’on peut construire doit correspondre à notre bourse. Quand vous avez 5 millions de FCFA pour votre maison, ne cherchez pas à construire celle de 20 millions de FCFA», conseille le coordonnateur de Batimaide.

Pour ce dernier, certaines façons de construire au Cameroun sont fortement à réprimander. Par exemple, «la mode aujourd’hui ce sont les carreaux. Plusieurs propriétaires d’immeubles habillent les murs de ce matériau-là. Si vous consultez des spécialistes, ils vous diront que ce n’est pas bon. Les carreaux chauffent et retiennent de la chaleur pendant la journée pour la rejeter le soir dans la maison», explique le professionnel.