Quel sens donner à ces travaux que vous effectuez depuis plusieurs semaines ?
Le ministre des Travaux publics dans sa politique des travaux en régie pour la réhabilitation et l’entretien de nos route, a instruit toute une équipe du ministère des Travaux publics en venant en renfort avec l’équipe régionale pour traiter les nids de poule et les points critiques sur l’axe Méiganga – Ngaoundéré – Garoua. A présent, nous sommes à notre deuxième tronçon qui part de Ngaoundéré à Gamba. L’objectif est d’alléger la souffrance des populations sur cet axe névralgique. Cet axe est comme le poumon de l’économie du Cameroun. Nous nous attelons pour le travail. L’équipe qui est constituée exclusivement du personnel du Mintp, ainsi que ses engins, est aguerrie.
Techniquement, comment cela se passe-t-il ?
Nous utilisons une stratégie d’intervention simple. Nous identifions d’abord les points les plus critiques. Après les avoir identifiés, nous traitons d’abord ces points en priorité. Nous avons traité un point critique à PK114 au-delà de Gamba qui était un point potentiel de coupure de trafic ; nous l’avons traité. En réalité nous l’avons nettoyé, scarifié et nous l’avons remblé. Ce que nous avons ici, ce ne sont plus des nids de poule, mais des pattes d’éléphant, car on a des profondeurs qui dépassent 80cm minimum. Nous essayons d’abord de les renforcer avec les gros moellons car ce sont des poids lourds qui traversent cet axe. Après ces gros moellons nous utilisons les 031,5 et puis le 6,10 avant de mettre l’émulsion de bitume qui est à 69%. C’est avec cette émulsion mélangée au 6,10 qu’on fabrique de l’enrobé à froid et, après le remplissage des trous avec les gros moellons et les O31,5 on ferme le trou pour imperméabiliser afin que les usagers puissent circuler.
Quel est l’avantage apporté par cette technique que vous utilisez ?
L’avantage que nous avons avec l’émulsion que nous utilisons est d’abord environnemental, car il s’agit d’un produit qui ne dégrade pas l’environnement. Sur le plan de la praticabilité, dès que ce produit est déjà en mélange avec les granulas, la circulation est immédiatement rétablie. Ici nous ne perdons pas de temps, et c’est pour cette raison que vous constatez qu’il n’y a pas de véhicules qui attendent le long de notre chantier. Ceci est un grand avantage.
Est-ce qu’il n’y a pas de risque de reprise de ces trous après le passage des gros porteurs ?
Ca fait déjà deux mois qu’on a traité l’axe Méiganga – Ngaoundéré ; je prends à témoin les usagers, s’ils ont déjà vu un trou qu’on a traité qui s’est décollé deux mois après. C’est un défi que je lance à tous les usagers : s’il y en a, qu’on me montre. De toutes les manières, ça n’existe pas jusqu’à présent.
Est-ce qu’on peut avoir une estimation des coûts de ces travaux jusqu’ici ?
En ce qui concerne les interventions en régie, nous ne parlons pas de coût, car nous avons nos équipements, nos ingénieurs. Si l’on doit aller dans les calculs des coûts, on devra aussi calculer les horaires des ingénieurs et autres. Donc, il faut tout simplement retenir que c’est plus économique, car le travail que nous effectuons ici, si c’était une entreprise par exemple comme c’est le cas pour le marché de Bas falaise – pont Salah, c’est un marché de deux milliards qui est en cours de passation. Voilà notre intervention qui va venir atténuer ce marché, car en attendant le grand projet, notre intervention fera en sorte que ce marché soit retardé, c, ou transformé pour un autre marché ailleurs.