L’écrivain et opposant camerounais déconseille de s’inscrire sur les listes d’ELECAM qui est selon lui « une officine privée ».
Patrice Nganang était le 14 mars 2018 l’invité du programme « 7minutes pour convaincre » diffusé sur la télévision en ligne Afrik-inform. L’écrivain contestataire résidant au Etats-unis d’Amérique a de nouveau manifesté sa sympathie pour la cause anglophone. « Je suis un Ambazonien. Je ne m’en cache pas du tout. Je serai heureux d’avoir le passeport de l’Ambazonie. Je l’ai d’ailleurs dit. Surtout que le passeport camerounais m’a été retiré. Donc j’ai la liberté d’avoir le passeport que je veux. Je ne vis pas dans un pays prisonnier », a-t-il répondu lorsque l’intervieweur lui a demandé s’il est Ambazonien.
Il a complété cette réponse par l’explication suivante : « je ne parle pas le langage de la propagande camerounaise. Parce que Yaoundé est pris dans un étau de la propagande. Cela a commencé en 1956. Toute personne qui exprime un point de vue dissident est maquisard, putschiste en 1984 et puis maintenant sécessionniste. Je ne parle pas comme ça. Je ne suis pas du RDPC, je ne suis pas du pouvoir Bulu. Je ne suis pas de ceux qui tiennent ce pays en captivité. Moi je suis un homme libre. Je fais ce que je veux et lorsque je suis au Cameroun je fais également ce que je veux et j’ai également fait ce que je veux. Dans le posting qui a été accusé, j’avais également dit que Biya est trop petit pour me faire faire ce que je ne veux pas. Il est très petit d’ailleurs. Et il n’a même pas les moyens de m’acheter. Donc je suis Ambazonien et j’attends le passeport de la République fédérale d’Ambazonie. J’ai rencontré son président intérimaire ».
Patrice Nganang indique qu’il aurait souhaité rencontrer aussi Ayuk Tabe, le leader des sécessionnistes anglophones arrêté. Il pense que comme lui « les Camerounais devraient rencontrer tout le monde afin de pouvoir causer avec eux ». Il explique son soutien aux revendications anglophones par une volonté de s’ « identifier toujours à ceux qui sont dans la souffrance, eux qui sont brutalisés par le pouvoir tyran. C’est ce que je fais en tant qu’écrivain, en tant que concierge de cette République », ajoute-t-il.
Nganag prévoit que « Biya sera chassé » comme Mugabe et Compaoré. Il réagit aux accusations d’insultes portées contre lui en disant que c’est Paul Biya qui insulte des jeunes qui pourraient être ses petits-enfants. Pour lui le régime de Yaoundé ne mérite aucune pitié. Il rappelle qu’il a introduit à la Cour suprême un recours pour que Paul Biya qu’il présente comme un « chef de gang » soit condamné pour haute trahison. Nganang déconseille de s’inscrire sur les listes d’ELECAM qui est selon lui « une officine privée ». Il rappelle à ce sujet qu’il mène une campagne pour qu’il y ait « zéro élection en 2018.