L'entourage de Paul Biya reçoit un coup de massue sur la tête

Biya Salutations Public Faire honte

Sat, 2 Aug 2025 Source: www.camerounweb.com

Jean Pierre Bekolo a honte du régime en place. Il le dit : « Vous nous faites honte, vos enfants auront honte de porter vos noms ». L’auteur-réalisateur, producteur et monteur, né le 8 juin 1966 à Yaoundé, descend le parti au pouvoir avec froideur.

Vous nous faites honte. Vous qui êtes l’entourage de Paul Biya, vous qui êtes ministres, directeurs généraux, hauts fonctionnaires, chefs traditionnels… Vous faites honte à vos enfants, à vos familles, à vos frères et sœurs, à vos amis, à l’Afrique entière, et à tous les Noirs du monde. Je suis certain que beaucoup autour de vous, et vos enfants en premier, refuseront demain de porter vos noms.

Quand vous serez morts, ils auront honte qu’on dise : « Ton père était avec eux ». Ils vous effaceront parce qu’il leur sera insupportable de vivre avec le souvenir de ce que vous étiez avec eux. De ce que vous avez servi. Vous servez quoi ? Vous servez qui ? Pour faire quoi ?

Vous êtes devenus ces gens qui promettent le pire à ceux qui veulent le meilleur. C’est vous qui interdisez à vos propres frères et sœurs de demander l’eau, la lumière, les routes, les hôpitaux, les écoles.

Vous leur demandez de renoncer à mieux vivre. D’accepter de faire partie de la catégorie des humains les plus maltraités sur cette planète. Vous promettez la mort à tous ceux qui essaieront de vouloir mieux — pour leurs enfants, pour leur peuple, pour leur pays, pour votre pays.

Si vous n’êtes pas une malédiction… alors qu’est-ce que vous êtes ? Ne vous méprenez pas : ce dont le monde se moque, ce n’est pas tant que nous avons le plus vieux président du monde, c’est votre capacité à faire échouer un pays rempli de gens talentueux. C’est du manque de résultats. Ce dont on rit, c’est votre acharnement à perpétuer cet échec, encore et encore, pour des siècles.

La politique, oui, cette chose que le Blanc a appelée “politique”, a détruit nos sociétés. Désormais on peut mentir, tricher, voler et même tuer tout en continuant à se présenter devant les gens. Ce qui était impossible en Afrique. Mais ce qui est encore plus grave, c’est que chez ceux qui étaient censés être les gardiens de nos traditions, aujourd’hui sont aussi corrompus que les politiciens ; pas un seul ne vaut mieux que l’autre.

Avant que les colons ne viennent, il était inconcevable dans nos sociétés africaines que des gens comme vous puissent agir ainsi sans que le peuple les élimine. Aujourd’hui, la politique permet à des aînés qu’on respectait avant de mentir, de voler, de tricher, de tuer et surtout de s’accaparer de tout. Quel genre d’Africains sommes-nous devenus ? Des bêtes ?

Et c’est cette Afrique, ce pays, que vous voulez encore promettre à nos enfants pour les sept prochaines années ? Vivre sans pouvoir dire « j’ai faim » ? N’est-ce pas le sort qui s’est abattu sur nous quand nos enfants sont en train de fuir le pays de leurs ancêtres, sont en train de nous fuir, de vous fuir ? Et pas un seul d’entre vous ne se dit qu’il est temps de s’asseoir pour voir ce qui ne va pas

Comme on le faisait avant, quand on avait encore un sens des valeurs africaines ? Vous rendez vous compte que la vraie catastrophe du colonialisme ce ne sont pas tant les richesses pillées encore moins la culture occidentale mais vous ? Le pays croule sous les problèmes, et aucun d’entre vous n’est dérangé ? Même pas par la honte d’être devenus des incapables ? Des incapables qui prennent tout pendant que les enfants n’ont rien ? Et vous osez encore leur dire qu’il faut accepter de vivre comme ça — aujourd’hui, demain, pour toujours ? Renoncer à la dignité humaine, en silence.

Vous nous faites très honte. Vous, les gens au pouvoir. Hier encore, vous étiez cachés. Aujourd’hui, le monde entier vous voit — et le monde entier se moque de vous. Et qu’est-ce qu’on entend de vous ? Rien. Aucune réponse. Vous n’avez rien à dire, sauf peut-être “ingérence”, quand même ceux qui nous regardent ont plus honte à notre place que vous. Mais n’oubliez pas : cette “ingérence” viendra de la honte que tout être humain ressent en voyant le gâchis que vous êtes devenus.

Et du désir de faire quelque chose là où vous n’avez rien fait. « Ingérence » c’est aussi laissé nous tuer les nôtres tranquille. Ne vous mêlez surtout pas de ce qui est une affaire entre Africains, entre Camerounais… Au lieu de vous regarder et de reconnaître que ça vous a dépassés, vous demandez l’autorisation à l’humanité de vous laisser neutraliser vos enfants osent demander une vie meilleure.

N’est-ce pas là notre véritable malédiction ? Que nos propres frères nous forcent à accepter de vivre comme des rats, sans même avoir le droit de dire qu’on veut mieux ? La mort, au bout du bonheur de l’homme noir. Quand c’étaient les colons, on comprenait. Aujourd’hui, ce sont des gens qui portent nos noms, qui viennent de nos villages, qui sont nos frères, nos amis, nos cousins, qui ont les mêmes galères dans leurs familles, et ce sont eux qui nous promettent la mort si nous osons dire que nous voulons vivre mieux.

Et le plus grave, c’est que tout cela nous semble désormais normal et doit continuer pour 7 ans encore. Comme souvent en Afrique, quand on prend la chose du Blanc, on la déforme, on la tord On s’en sert à notre manière, jusqu’à ce que même le Blanc qui nous l’a donnée ne la reconnaisse plus.

Quelle honte. Le Cameroun fait honte. Votre Cameroun fait honte. Le gouvernement actuel fait honte. Les chefs traditionnels font honte. Paul Biya et tout son entourage me font honte — en tant qu’Africain, en tant que Noir. Pourtant je ne suis ni de sa famille ni de ce régime. J’imagine alors la honte silencieuse de ceux qui le sont. Ceux qui sont à ses côtés. Ceux qui savent, mais qui continuent. Pendant que les autres promettent un monde meilleur à leurs enfants, regardez-vous.

Qui parmi vous peut dire qu’il œuvre pour que cette société ressemble à quelque chose ? Après tant d’années, pas un seul d’entre vous n’a eu le courage de dire : « Ça nous dépasse. Il faut que quelqu’un d’autre essaie ». Parce que cette chose qu’on a appelée “politique”, elle était censée faire avancer nos sociétés. Mais vous avez tout arrêté. Tout inversé. Tout sali. Tout pillé.

Et maintenant, vous voulez que les gens acceptent ça ? Que les enfants, les jeunes, les mères, les travailleurs, les rêveurs… acceptent ça ? Dans quel monde ? Chez les vrais Africains ? Impossible. Vous auriez été éliminés. Vous êtes une anomalie coloniale. Et le monde entier vous le dit. Et vous, vous ne savez pas quoi répondre. Parce que vous savez que vous ne devez pas exister.

Source: www.camerounweb.com