L’ex-Dg du Pad menacé par de nouvelles poursuites judiciaires

Alphonse Siyam Siwe Photo d'archive utilisée juste à titre d'illustration

Mon, 21 Sep 2015 Source: La Météo

Décidément, l’affaire du Port autonome de Douala(Pad) est loin de connaitre son dénouement. Condamné à une peine d’emprisonnement à vie pour détournement de deniers publics par la cour d’appel du Littorale, l’ancien Directeur général (Dg) du Pad, suite à de nouvelles découvertes dans son dossier, pourrait faire face à de nouvelles poursuites judiciaires pour détournement de la rocambolesque somme de 30 milliards Fcfa au préjudice de l’État et destiné au payement des travaux de modernisation du terminal à conteneur du Pad.

Financé par une banque japonaise à travers la Caisse autonome d’amortissement(Caa), le projet de modernisation du terminal à conteneurs du Pad a été l’occasion pour cet ingénieur géotechnicien et ses complices de se faire plein les poches.

Selon des sources bien informées, l’ingéniosité d’Alphonse Siyam Siwe dans les tripatouillages financiers est tout simplement effarante. Tenez ! Quelques morceaux choisis de ses prouesses.

La rubrique des imprévues initialement dotée d’environ 761 millions Fcfa, été modifiée par l’ex-Dgen violation du contrat d’engagement pour être portée à près de 9,5 milliards Fcfa. Les prestations fournies s’élevant à 541 millions de Yen. Rien que sur cette ligne, le polytechnicien a royalement distrait plus de 6,5 milliards Fcfa.

Quant aux travaux de génie-civil, ceux-ci ont été facturés à 2,8 milliards Fcfa alors que Razel et Asquini Encorad, les seuls prestataires attitrés dans ce domaine et qui ont réalisé les travaux du terminal à conteneurs n’ont perçu que 530,5 millions de francs CFA. Soit une différence de 2,3 milliards Fcfa.

Plus grave, l’achat de portiques a été facturé à 11 milliards Fcfa alors que le même type de portique couterait, 2,7millards Fcfa environs, soit une facturation fantaisiste de 9,4 milliards Fcfa que devra justifier l’ingénieur géotechnicien et ces complices. La construction des bâtiments n’a pas échappé à la cette logique de prédation. Facturé à 2,6 milliards Fcfa, seuls 1,5 milliards Fcfa ont été payés aux fournisseurs. La liste n’est pas exhaustive.

Pour tout dire, un peu plus de 18 milliards Fcfa se sont volatilisés dans la nature pour une destination inconnue. De mauvaises langues prétendent que cet argent aurait servi au financement de certains projets propres de l’ex-Dg. L’on parle à cet effet d’un somptueux immeuble de 6 niveau édifié au quartier chic de Bonapriso à Douala, agence de voyage Talla.

La saigné du Pad était inéluctable et Alphonse Siyam Siwe, 62ans, formé à l’école polytechnique de Montréal au Canada après un long passage du désert n’y est pas allé du dos de la cuillère.

Comme un charognard, il a vidé la structure de toute sa substantifique moelle en abandonnant la carcasse. Sur les 30 milliards Fcfa décaissé par la banque japonaise à travers la Caa au profil du Pad pour le payement des travaux de modernisation du terminal à conteneur, seuls 12 milliards de francs CFA ont effectivement été perçu par les différents prestataires.

Cette nouvelle affaire en perspective, selon des sources bien informées, est rendue possible par la dénonciation et témoignage de Razel Cameroun auprès du Tribunal de grande instance du Wouri. Déjà, au stade de l’enquête préliminaire ouverte, les anciens responsables mis en cause sont passés aux aveux formels.

Alors que l’ex-Dg se démène comme un beau diable pour obtenir sa libération au niveau de la Cour suprême dans la première affaire pour laquelle il est condamné à vie à travers une procédure intenté contre deux experts judiciaires pour fausse expertise, faux témoignage, corruption et refus d’innocenter, voilà qu’une autre affaire surgit. Indépendante de la première. Si elle se concrétise, ceci viendra plomber sa joyeuse ambition.

Englué dans cette nouvelle tourmente judiciaire Siyam Siwe, selon des sources dignes de foi ne sait plus à quel saint se vouer. Perspicace personnage, sa peau ne peut pas se vendre aussi moins cher que l’on ne croit. Seul l’avenir nous édifiera sur le sort des uns et des autres à travers la cascade des procédures croisées et entre croisées.

Source: La Météo