L’affaire qui oppose l’Etat du Cameroun et le ministère public à l’ancien ministre des Finances et ex Dg des impôts, Polycarpe Abah Abah va enfin évoluer après de nombreux reports dus à l’absence de l’historique des comptes de l’ex Minfi. Le document a finalement été présenté lors de l’audience du 02 octobre 2015 devant le Tribunal criminel spécial.
La précieuse pièce a été produite dès l’ouverture de l’audience du 02 octobre par le représentant du ministère public, le Procureur général T. Jean-Claude. Selon le quotidien La Nouvelle Expression qui relaie cette information dans son édition du mardi 06 octobre 2015, «l’historique des comptes de l’ex-Minefi et ancien Directeur des impôts à l’époque des faits, courant 2000-2004, permettra au cours du Cross examination de décrypter les données réelles des comptes de l’ex-Minefi afin que la lumière jaillisse».
Cependant, l’accusation et la défense n’ont pas pu exploiter le document composé d’une vingtaine de feuillets. Le collectif de la défense d’Abah Abah ayant en effet sollicité et obtenu un report de la cause pour mieux prendre connaissance du document.
Rappelant les faits, le journal révèle que « le 20 juillet 2000, Polycarpe Abah Abah, alors Directeur des impôts, envoyait une lettre à Monsieur le Directeur général de la Commercial Bank of Cameroon. Dans cette correspondance, l’ancien Dg indiquait ce qui suit : «Monsieur le Directeur général, l’examen du relevé de mon compte personnel n°301 807-01-S, ouvert dans vos livres laisse apparaître que vous l’avez crédité le 05 mai 2000 d’un montant de : 1.158.352.393 FCFA par le débit du compte 301 897-01-M (Remboursement TVA). J’ai l’honneur de vous faire connaître qu’en aucun jour, je n’ai donné un ordre visant à créditer mon compte personnel du produit du compte TVA».
En guise de réponse adressée le même jour, 20 juillet 2000, le Directeur général de la Cbc soutenait qu’il «s’agissait d’une erreur émanant d’un agent peu attentif, en raison de la similitude des numéros de compte. Ayant pris connaissance de l’erreur commise, nous avons unilatéralement décidé et corrigé les écritures comptabilisées initialement sur votre compte personnel par le débit du compte de ‘’ Remboursement de TVA’’ et sous bonne date de valeur, pour éviter que soit d’une quelconque manière mis en cause et la signature de l’Etat et celle du Directeur des Impôts».
L’affaire a été renvoyée au 14 octobre 2015.