L'inflexible Sokoudjou en mode bidoung challenge devant Paul Biya

Capturesokoudjou Il a tenu à remercier Paul Biya lors d'un meeting qu'il a tenu dans sa localité.

Tue, 16 May 2017 Source: 237online.com

Lui c'est chef supérieur Bamendjou. Il a tenu à remercier Paul Biya lors d'un meeting qu'il a tenu dans sa localité.

On le connait pour ses positions en matière politique. Pour lui, les chefs traditionnels ne devraient pas se mêler de la politique.

Aujourd'hui âgé de 83 ans, cela fait trois ans qu'il a fait cette déclaration. Celui qui fait 1, 90m, fait partie des Chefs traditionnels les plus respectés à l’Ouest, voire au Cameroun. Une notoriété acquise dans sa liberté de ton.

Il l'a toujours clamé, "Le roi des Bamendjou les affronte tous avec la même aisance, même ceux que n’oseraient pas évoquer publiquement ses pairs."

Il a toujours été perçu comme comme un opposant au pouvoir.

Apparemment, il est en train de retourner sa veste. Est-ce la fin des tiraillements avec le régime Biya. Le chef supérieur Bamendjou a organisé un meeting de remerciements au président de la République.

Lors des assises, une photo de Paul Biya surplombe l’esplanade de la chefferie supérieure Bamendjou, on attendait de voir une telle image après la mort de sa Magesté Jean Rameau Sokoundjou Chendjou.

Le chef de ce groupement de 25 000 personnes, situé dans le département des Hauts-Plateaux, s’est toujours voulu neutre, au motif que « le chef ne fait pas la politique. Tous ceux qui font la politique sont mes fils ».

Visiblement, il prête allégeance aujourd'hui au président Paul Biya.

Ses heurts avec les autorités administratives et la justice sont mémorables, ses prises de position osées aussi. Samedi, 13 mai 2017, Jean Rameau Sokoudjou Chendjou a organisé sur la place du marché de sa chefferie, un gala populaire. Question de remercier Paul Biya pour sa décoration à la dignité de « grand cordon du mérite camerounais ». « Consécration de 64 ans de combat enfin reconnu », indiquait une plaquette de circonstance.

Pour si peu ? s’interrogent des observateurs, intrigués par le virage opéré par ce redoutable chef. Les militants du parti au pouvoir n’ont pas manqué d’envahir l’esplanade du palais, même si on a observé une présence significative du Sdf dont quatre des sénateurs avaient pris place à la tribune officielle. Devant des personnalités de marque comme Marcel Niat Njifenji, Pascal Nguihe Kanté, Luc Sindjoun et de nombreux autres chefs traditionnels, le maire de Bamendjou n’a pas caché sa surprise devant l’attitude de son chef.

« C’est un homme très controversé, parfois incompris mais ovationné à l’étranger », a ponctué M. Kamdoum. Avant de noter : « une autre page de l’histoire de Bamendjou est en train de s’écrire. Qui pouvait imaginer le Fo’o de Bamendjou en train d’organiser une cérémonie de remerciements à Paul Biya ? » Pour le représentant des élites, Pascal Soh, cet alignement spontané ne peut être récompensé que par le bitumage des routes qui relient leur groupement aux localités voisines. « Je suis égal à moi-même » « Les gens s’étonnent que je me mêle trop des grands problèmes de mon pays. Mon passé me l’impose », révèle Fo’o Sokoudjou. « Mon seul et unique parti est le Cameroun ». Il confesse avoir subi les pires humiliations pour vouloir céder à la dernière minute.

« Les brûlures de la résidence surveillée et des prisons tardent à se cicatriser ». Et la fête du jour n’est que la conséquence de la forte émotion qu’il a ressentie en recevant sa décoration. « Après les ‘’bénédictions papales’’ de mon règne, la décoration présidentielle de mon mérite, je n’attends plus que la miséricorde divine », conclut-il.

Le mot inattendu viendra d’une improvisation. En remettant son discours au préfet, représentant personnel du Chef de l’Etat, il lance : « En 1956, j’avais dit à Pierre Mesmer qu’il va rentrer en France et me laisser ici au Cameroun. C’est vrai que j’ai vu la sanction. Dites à Paul Biya que nous sommes ici et que nos cadavres vont rester ici. Qu’il peut compter sur moi.

Je reste égal à moi-même ». Tonnerre d’applaudissements. Suffisant pour que le discours de Marcel Niat Njifenji, le président du Sénat, censé renseigner sur la personnalité de ce chef, qui a fêté ses 64 ans au trône, élevé par les Etenga d’Oveng, perde de sa saveur. Le chef Bamendjou arrive.

Une ancienne vidéo de ses sorties médiatiques

Source: 237online.com