Un citoyen qui a le cœur déchiré envoie une note à N'zui Manto. Dans celle-ci, il fait savoir qu’à l’hôpital régional de Garoua, un enfant nommé Faouzan, âgé de 8 ans, a perdu la vie.
Son père l’y avait conduit alors que l’enfant était encore conscient, bien que sévèrement anémié. Il existait une réelle possibilité de le sauver. Malheureusement, l’hôpital a refusé de lui administrer une transfusion sanguine, exigeant au préalable que le père présente deux donneurs.
Au lieu de porter secours à un enfant en situation d’urgence vitale, l’accès aux soins a été conditionné à une exigence administrative. Pourtant, le sang pouvait être administré immédiatement et le père aurait pu fournir les donneurs par la suite.
Le personnel médical de l’hôpital régional de Garoua a ainsi refusé de prodiguer les soins nécessaires jusqu’à ce que l’enfant succombe aux environs de 19 heures. Cet enfant est mort faute d’assistance, non par manque de moyens immédiats, mais par manque d’humanité, de conscience professionnelle et de responsabilité.
Nous sommes dans quel pays ? Un pays où l’on soigne les malades ou un pays où l’on laisse mourir les plus pauvres ? Pourquoi l’État ne protège-t-il pas ses citoyens les plus vulnérables ? Pourquoi de tels drames continuent-ils de se produire au Cameroun ? Un enfant innocent de 8 ans a été laissé mourir.
Comment peut-on atteindre un tel degré d’inhumanité ? Le père a tout tenté pour sauver son fils, mais des cœurs endurcis ont refusé de lui venir en aide. Si cela avait été leurs propres enfants, auraient-ils agi de la même manière ?
Jusqu’à quand ces situations vont-elles continuer ? Devons-nous désormais nous rendre chez nos voisins du Nigeria pour espérer être soignés ? Des questions qui méritent d’être posées.