La partie continentale de l’île Cap Cameroun dans les berges de l’océan Atlantique à une cinquantaine de kilomètres du port de Douala, est progressivement envahie par les eaux, engloutissant des habitations, a constaté APA sur le site qui abrite la sous-préfecture du sixième arrondissement.
Une érosion qui avance au fil du temps à une vitesse vertigineuse, obligeant des centaines de populations à abandonner leur lieu d’habitation.
D’après des riverains, dix kilomètres dans l’océan atlantique, se dresse une antenne relais de la Cameroon telecommunications (CAMTEL) et de la Cameroon radio and television (CRTV) installée, sur la terre ferme de cette île, il y a douze ans aujourd’hui envahie par les eaux.
« Cette antenne avait été implantée au milieu du village et tous les piquets environnants que vous voyez là, représentent ce qui reste des maisons. Elles ont toutes été englouties par les eaux», a relaté Richard Maboua Moulema, chef du village Cap Cameroun.
Les ravages de la furie des eaux sont encore visibles sur les rivages, pour preuve, « ma boutique se trouvait ici a été emporté avec tout son contenu par les vagues et je n’ai plus rien », a indiqué le regard effaré, un commerçant Nigérian.
Même tristesse pour la présidente de la communauté nigériane, Patience Ossesse Idungsi, pour qui, «de violentes vagues ont inondé l’île. Toutes les maisons situées sur le rivage se sont écroulées. C’est grâce à la solidarité des voisins que nous avons pu sauver la vie des enfants. Je n’ai nulle part où aller. Je dors sur une natte, sur le site sinistré avec mes enfants».
Les riverains ont perdu le sommeil, et « c’est le sauve qui peut à chaque montée des eaux », ont-ils confié.
D’après des témoignages recueillis sur place, c’est depuis une douzaine d’années que des signes de rétrécissement de l’île ont commencé, de violentes vagues s’y abattent, entraînant de fortes érosions. Conséquence, la montée des eaux menace ainsi tout l’arrondissement de Douala 6ème. Du Cap Cameroun à Manoka, le site qui abrite la sous-préfecture.
A en croire l’environnementaliste Eugène Manga, une menace grave pèse sur Cap Cameroun. « De toutes les îles de Douala 6è, on observe une forte érosion marine sur celle de Cap Cameroun qui subit une importante emprise de l’eau sur les terres. Si rien n’est fait pour aider Cap Cameroun, ses populations risqueront de devenir des naufragés climatiques», a-t-il prévenu.