L’occupation des marécages persiste à Yaoundé

Housing Yaounde City Buildings Yaounde

Tue, 21 Jul 2015 Source: Cameroon Tribune

Malgré la reprise des démolitions par la Communauté urbaine de Yaoundé il y a quelques semaines, la plupart des zones continuent d’être habitées.

Des baraques que côtoient allégrement des latrines et des cuisines de fortune, et entourées pour la plupart des eaux stagnantes. Sur la cour des enfants mal accoutrés jouent pieds nus. Derrière ces maisons mal famées, un puits et un tournedos qui jouxte une salle de bain dans laquelle se dégage des odeurs nauséabondes.

C’est l’image des populations qui résident au lieu dit Etoa-Meki pont à Yaoundé. Ici, l’insalubrité et la promiscuité règnent en maître. Dans cette zone marécageuse, la famille Massine y vit depuis plusieurs années. « C’est une maison familiale qui dispose de quatre chambres et des dépendances. Mes beaux parents aujourd’hui décédés ont habité là et ont légué cet héritage à leurs enfants. Nous avons des locataires qui vivent dans les dépendances et le prix du loyer oscille entre 8000 et 18 000 F. Et c’est grâce à cette argent que nous subvenons à nos besoins », relate l’épouse.

A quelques pas, toujours dans le même sillage, c’est Odette Dadjou, une veuve qui y réside depuis les années 1970 sans titre foncier. Cette tenancière d’un tournedos, avoue être préparée à une éventuelle démolition par la Communauté urbaine de Yaoundé. « Lors de leurs dernières casses qui remontent à l’an 2000, la Communauté urbaine nous a demandé de construire à 30 mètres des eaux.

Ceux qui avaient vu leurs maisons démolies ont été recasés ailleurs. Mais, nous avons constaté qu’actuellement on casse sans penser à trouver d’autres logements aux populations, c’est n’est pas normal », confie cette commerçante. Et d’ajouter : « Nous qui vivons dans les zones marécageuses ne sommes jamais à l’abri des casses. C’est pourquoi je reste préparer à cette éventualité. La preuve, ma maison est faite à base du matériel provisoire. S’il arrive qu’on me chasse d’ici, je vais rentrer chez moi à Bafoussam. Je vis ici depuis 1970 et depuis lors je n’ai rencontré aucun problème majeur et je me suis arrangée à ne pas être victime des inondations.

Source: Cameroon Tribune