Selon celle-ci, le Chef de l’Etat avait tout intérêt à s’y rendre étant donné la lutte contre Boko Haram que le Cameroun et le Nigéria mènent ensemble et des raisons économiques.
Les acteurs de l’opposition camerounaise n’ont pas apprécié la décision du Chef de l’Etat Camerounais, Paul Biya, de se faire représenter à la cérémonie d’investiture du tout nouveau président nigérian, Mohamadu Buhari par Ahmadou Ali, Vice-Premier Ministre, chargé des Relations avec les Assemblées.
Pour Célestin Djamen, cadre du Social Democratic Front (SDF), principal parti de l’opposition, le Chef de l’Etat n’a pas pensé à l’intérêt du peuple tout entier.
« Je pense que M. Biya est resté fidèle à sa légende c'est à dire un homme inerte qui gouverne le Cameroun, non pas en fonction de l'intérêt du Cameroun mais dans un intérêt totalement sectaire.
Le Cameroun est totalement gouverné par l'irrationnel. Seul l'intérêt du Cameroun doit guider un Président de la République et rien d'autre. Je note que lorsque c'est son maitre Français qui le convoque, il court... » Dénonce-t-il.
Or, de l’avis de Sosthène Médard Lipot, Secrétaire à la Communication et Conseiller du Président du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC), plusieurs raisons à la fois diplomatiques, économiques et géostratégiques auraient pu amener le Chef d’Etat Camerounais à prendre personnellement part à cette prestation de serment comme la cinquantaine de ses homologues qui ont effectué le déplacement d’Abuja.
« Parce que nous sommes ensemble sur le même front de guerre, il aurait été utile, par élégance, par courtoisie et même par nécessité politique et de service, qu’il y soit », estime le cadre du MRC. De plus, « Comment peut-on être le voisin le plus immédiate du pays le plus riche d’Afrique et ne pas aller à l’investiture de son président, si on n’a pas de problèmes personnels ou des problèmes entre ces deux pays...
C’est inexplicable, quel que soit le motif. Si le motif, c’est les raisons sanitaires, qu’on le dise aux camerounais. Si le motif est d’ordre politique, qu’on le dise également aux camerounais. Les camerounais ont le droit de savoir de quoi il est question. Ne serait-ce que du fait de la puissance économique du Nigéria, nous pouvons attirer des bénéfices et vice-versa d’ailleurs. Ça a l’air tout à fait stupide du point de vue économique », ajoute-t-il.
Célestin Djamen, semble convaincu que le Chef de l’Etat camerounais a « perdu sa lucidité ». « Sinon comment comprendre que nous sortons d'une relation si difficile avec GODLUCK JONATHAN et qu'on se paye le luxe de ne pas lancer un signal positif à son successeur.
Je persiste et signe le Nigéria comme voisin est très important pour nous, penser le contraire est une hérésie d'autant plus que nous avons à coaliser et à mutualiser nos énergies dans la lutte contre Boko Haram…
Çà veut dire quoi de se faire représenter par un sous-ministre tribaliste de surcroit pour l'investiture d'un voisin aussi important non seulement sur le plan diplomatique mais surtout sur le plan économique ? »
S’interroge le conseiller municipal de la mairie de Douala 1er qui parle d’une nouvelle « occasion manquée » par le président camerounais.
Une « absence de trop », selon Raoul Sumo, spécialiste des questions internationales qui s’exprimait vendredi matin sur les ondes de Radio Equinoxe.
