Ils sont tous d’accord sur le fait que Paul Biya doit quitter le pouvoir. Mais en désaccord sur le fait de lui accorder une immunité.
L’immunité présidentielle est une initiative de Magnus Biaga, le Directeur de Publication (DP) du Quotidien Emergence.
Celui-ci dans une déclaration rendue publique, indique que le Chef de l’Etat Paul Biya ne quitte pas le pouvoir par peur des représailles.
Il faut donc lui garantir, avec sa famille, une immunité. C’est ainsi qu’on peut espérer le voir partir. Cette proposition divise les leaders des formations politiques de l’opposition.
«Pour moi, l’appel à une immunité pour le Président de la République et à sa famille rentre dans le registre des questions secondaires. La première chose à dégager, c’est qu’il s’agit d’un élément de négociation.
Donc si aujourd’hui Paul Biya décide de quitter le pouvoir, il faudra qu’il commence à négocier avec nous dans quelle condition il souhaiterait prendre sa retraite», déclare Edith Kah Wallah, la présidente du Cameroon People’s Party (CPP).
Pour d’autres leaders, c’est une question à ne même pas soulever. Car si le président s’est rendu coupable de quelques actes, il doit répondre devant la juridiction prévue dans la constitution. «Ma position dans cette initiative du Directeur de Publication du Quotidien Emergence, c’est qu’on ne doit pas continuer à faire des normes juridiques au bénéfice d’une seule personne.
Parce que c’est des mauvaises habitudes que nous prenons là. La loi doit être objective. Elle doit être impersonnelle. Je suis contre cette idée», martèle le Professeur Nkou Mvondo, président du parti Univers.
Toutefois, il faut noter que pour d’autres dirigeants, si c’est la solution pour voir le Chef de l’Etat laisser le pouvoir, ils épousent cette proposition. «J’abonderais dans le même sens que le Directeur de Publication du Quotidien Emergence pour dire que nous sommes africains et que l’Afrique est un continent de pardon de par sa culture.
Et si je veux m’inspirer de l’exemple de l’Afrique du Sud, avec l’emblématique figure qu’aura été Nelson Mandela, c’est l’homme qui a prôné dans sa démarche vis-à-vis de l’oppresseur blanc le rapprochement, la facilitation des rapports.
L’AFP milite pour le pardon», déclare Alice Sadio, présidente de l’Alliance des forces progressistes (AFP).