Deux petites centrales hydro-électrique et deux centrales à biomasse d’une capacité de 2,85 MW annoncées à l’Ouest et dans le Littoral.
L’état des lieux sur le niveau d’électrification en milieu rural au Cameroun dressé jeudi dernier à Yaoundé par le directeur de l’Agence d’électrification rurale (AER) est alarmant.
Nonobstant la réforme du secteur de l’électricité engagée depuis 1998, le secteur rural souffre toujours d’un déficit criard en matière d’électricité. D’après Samuel Bienvenu Ndjom, 48% de la population totale ont accès à l’électricité, soit 90% des ménages urbains et 23% des ménages ruraux.
Toujours selon lui, la société de distribution de l’énergie électrique Eneo Cameroon compte 900 000 abonnés pour une population estimée à 2,5 millions de ménages. Environ 3 634 localités sur 13 000 sont électrifiées avec un taux de couverture inférieur à 20%.
A l’origine, le directeur de l’AER parle d’une insuffisance d’infrastructures de production, de transport et de distribution d’électricité imputable au retard dans les investissements, à la vétusté des infrastructures existantes, à l’absence de planification et de programmation objective des investissements et à une coordination insuffisante des actions entre les intervenants. Conséquence, le monde rural se trouve sacrifier face à ces différentes contraintes.
Dans le souci d’apporter une alternative à ce déficit énergétique, l’Organisation des Nations unies pour le développement industriel (ONUDI) et l’Agence d’électrification rurale ont initié jeudi dernier le projet baptisé : «Promouvoir la biomasse intégrée et les petites hydro-solutions à des fins productives au Cameroun».
D’un montant de 12 300 000 de dollars (environ 6,150 milliards de F), ce projet bénéficie du partenariat du Fonds mondial pour l’environnement et devra permettre dans sa phase-pilote prévue dans les régions de l’Ouest et du Littoral, la réalisation de deux petites centrales hydro (PCH) et de deux pico-centrales à biomasse (PCB) d’une capacité totale de 2,825 mégawatts.
L’objectif global étant de réduire les émissions de gaz carbonique à travers la promotion des investissements énergétiques à partir des énergies renouvelables à des fins productives et industrielles.
Pour Martin Zeh-Nlo, de l’ONUDI, «ce projet sera également en mesure d’aider le gouvernement à renforcer ses capacités pour la planification des projets d’énergies renouvelables et atteindre cet objectif dans le cadre du DSCE ».
«Le développement des énergies renouvelables (…) permet d’atteindre une plus grande indépendance énergétique; de lutter contre le changement climatique parce que permettant d’éviter d’utiliser les énergies d’origine fossile et de créer de nouvelles filières professionnelles et des emplois», dira Samuel Foto, inspecteur n°1 au ministère de l’Eau et de l’Energie.