L’argent n’achète pas tout : les espoirs d’Amougou Belinga complètement détruits à la dernière minute

L'ESSTIC suspend la procédure de parrainage

Thu, 12 Jan 2023 Source: www.camerounweb.com

Une note du milliardaire camerounais Jean Pierre Amougou Belinga a fait la une des réseaux sociaux depuis quelques heures. Il s’agit d’une note rédigée en réponse à l’ESSTIC qui a voulu jeter son dévolu sur le PDG du Groupe L’Anecdote en tant que parrain de la 53ème promotion de l’ESSTIC, filière journalisme.

Jean Pierre Amougou Belinga a marqué de son accord cette demande et a même demandé les conditions qui permettront cette belle collaboration. Quelques heures plus tard, Haman Mana a saisi le directeur de l’ESSTIC après la désignation de Amougou Belinga comme parrain de la 53ème promotion.

Le journaliste a envoyé une note à madame le professeur Alice Nga Minkala, Directeur de l'Esstic Yaoundé. Contre toute attente, son courrier a trouvé satisfaction. Aux dernières nouvelles, l'Esstic suspend la procédure de parrainage.

C’est le Directeur Alice Nga Minkala qui a fait l’annonce via un courrier officiel parvenu à la rédaction de camerounweb. « Le Directeur de l'Ecole Supérieure des Sciences et Techniques de l'information et de la Communication (ESSTIC) porte à la connaissance des étudiants que toutes les activités relatives au « Parrainage » sont suspendues », peut-on lire dans le communiqué.

Pour rappel, voici le contenu de la note du journaliste Haman Mana.

Objet : parrainage d'une promotion d'eleves-journalistes

Selon des informations concordantes, les étudiants de la 53 e promotion, filière Journalisme de l'établissement dont vous avez la charge, ont choisi pour nom de baptême, celui d'un personnage dont la réputation est loin de faire honneur au journalisme. Mieux, un personnage qui s'est construit sur l'anti-journalisme.

S'il s'agit inconstablement d'une personnalité médiatique, il est peut-être nécessaire de rappeler la nature intrinsèque de l'acception des médias par cette personnalité qui y a fait sa réputation et désormais, vraisemblablement, sa fortune. Les médias sont sont pour lui un instrument.

Un instrument de lynchage d'abord (souvenez-vous de la publication de la liste des personnalités publiques homosexuelles, ou des accusations de détournements de nombreuses personnalités sans aucune preuve et dont plusieurs ont été acquittées par la justice). Un instrument de pouvoir par la suite. De pouvoir par la terreur et le chantage (ne l'a t-on pas entendu menacer des personnalités de lâcher ses "journalistes" sur eux). Sans parler des autres haines... Voilà sommairement l'idée que ce parrain pressenti se fait des médias et du journalisme.

Au mépris absolu des règles élémentaires de déontologie, ce qui fait de ses médias et "journalistes" des clients quasi permanent du Conseil national de la communication comme peuvent l'attester les minutes de cette institution. ( Une dizaine de suspensions)

L'Esstic, aurait-elle à ce point renoncé à l'idéal qui l'a fait naître et qui a porté des générations entières de journalistes !? La soumission à l'argent facile (et douteux) et au populisme immoral aurait elle inondé le dernier quant à soi éthique susceptible de servir de cache-misère à une profession dont vous avez la responsabilité de continuer à en faire un rêve pour les jeunes générations ?!

S'il est compréhensible que la dérive morale n'épargne pas (miraculeusement) votre établissement, est-ce pour autant qu'il faut assumer de la livrer à une telle indignité ?!

L'Esstic dont vous avez la charge est d'abord le fruit d'une volonté de chefs d'Etat qui rêvaient d'une forme de journalisme des Lumières, capables fixer le peuple sur le vrai et l'essentiel. Mais c'est aussi un héritage et un patrimoine commun. Héritage de ses fondateurs Hervé Bourges et Jacques Fame Ndongo (pour faire simple).

Patrimoine de la longue lignée de seigneurs qui ont construit le respect et la notoriété de cette profession : Amadou Vamoulke, Paul Célestin Ndembiyembe, Jean Baptiste Placca, Denise Epote, Jean Claude Ottou, Alain Belibi, Charles Ndongo, Emmanuel Wongibe, Ibrahim Cherif ...Christian Wangue et tous ceux qui au fil des promotions ont essayé de maintenir l'éclat de cette dorure tant enviée.

Cette école là, cette institution là, ne saurait se permettre de consacrer l'imposture qui a porté à son paroxysme les serpillières à ragots et feuilles de commandes qui pullulent aujourd'hui.

C'est votre responsabilité de faire passer cette forfaiture à l'œuvre pour un malentendu. Ce serait votre honneur aussi de veiller ainsi à préserver un peu de dignité et d'égards aux institutions que vous servez. Et à vous même. ( 13e promotion, 1982-1985)

Respectueusement et confraternellement.

Source: www.camerounweb.com