L’enlèvement et la libération de la sénatrice Mundi seraient une mascarade

La Sénatrice Elizabeth Regina Mundi est libre. Selon un communiqué de l’armée camerounaise, la militante du RDPC enlevée il y a un mois par un groupe armé séparatiste a été libérée après un affrontement qui a fait de nombreux morts dans le camp des Amba Boys. Cette opération militaire menée à succès aurait permis la libération de plusieurs autres personnes kidnappées.

« A l'approche de nos hommes dans la soirée du lundi 30 mai 2022, des terroristes lourdement armés ont ouvert un feu nourri pour stopper leur progression, tandis que certains de leurs camarades tentaient de s'échapper avec les otages retenus en captivité dans leur repère.

La riposte appropriée et professionnelle des éléments des Forces de Défense et de Sécurité a permis de les mettre hors d'état de nuire avec, à la clé le bilan ci-après :

- plusieurs otages libérés, dont Madame la Sénatrice Elizabeth Regina MUNDI ;

- une dizaine de terroristes neutralisés, et plusieurs autres blessés et en fuite… », indiquait le communiqué de l’armée.

Cette version est battue en brèche par des sources proches des populations ambazoniennes. Selon le journaliste et lanceur d’alerte Michel Biem Tong, il n’ y a eu aucun affrontement armé dans la localité le 30 mai. La sénatrice serait détenue par un groupe armé proche des autorités de Yaoundé. Son kidnapping serait une opération d’extorsion de fonds.

« Serges Cyrille Atonfack (porte-parole du ministère de la Défense), arrête de mentir et de manipuler les Camerounais. Aucun échange de tirs entre des soldats du Bataillon d’intervention rapide (BIR) et les Ambazonia Defence Forces (ADF) n’a précédé la libération de la sénatrice RDPC Regina Mundi. Le kidnapping de la parlementaire résulte d’une entente entre les hauts gradés de l’armée camerounaise et leur milice ADF, dans le but de justifier un déploiement militaire devant entraîner le déblocage des fonds publics », a-t-il déclaré.

Pas de photos, ni vidéos

Les militaires camerounais et les activistes qui leurs sont proches ont l’habitude de diffuser sur les réseaux sociaux les prouesses de l’armée qui combat les groupes armés séparatistes dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest depuis 5 ans. Récemment ces plateformes avaient publié les images de No Pity et ses éléments qui ont fui le feu de l’armée camerounaise abandonnant au passage armes et bagages. Contre toute attente, aucune image de l’opération de libération de la sénatrice n’a filtré. Les plateformes n’ont pas montré le butin de guerre annoncé par l’armée.