L’heure est grave : mésentente entre ressortissants du Ndé

Une faction ayant déserté l’association s’oppose tapis dans l’ombre à la représentation du Roi des Bankong à l’Est.

Habituellement, les ressortissants du Ndé vivant dans le chef-lieu de la région de l’Est tiennent deux réunions hebdomadaires les dimanches de 13 heures à 15 heures pour les hommes, et de 15 heures à 18 heures pour les femmes. Et deux fois l'an, ils siègent en Assemblée générale mixte de 13 heures à 18 heures. Dimanche 17 décembre 2023, cela n’a pas été possible. La tenue de leur Assemblée générale ordinaire a été empêchée par la police sur ordre de l’autorité administrative. « Nous avons convoqué notre Assemblée générale ordinaire mixte avec à l’ordre du jour, la présentation à nos membres du représentant du Chef Supérieur, Roi des Bankong à Bertoua. A quelques heures de l’évènement, ma surprise a d’abord été de recevoir un appel d’un membre de notre communauté me disant que notre manifestation a été interdite. Par la suite, il m'a dit, viens je te notifie pour que tu en prennes acte, puisque le courrier ne m’était pas encore parvenu » , explique M. Nounga, président de l’Association des ressortissants du Nde à Bertoua. C’est ainsi, relate-t-il, « que j’entre en contact avec le Sous-préfet de Bertoua 2ème.

Je suis allé à sa rencontre vendredi autour de 21 heures pour lui informer que les dissidents qui sont allé le voir et qui veulent boycotter la représentation du Roi Bakong à Bertoua se sont détachés de notre Association devant la justice, et qu’il est également incompréhensible, voir injuste qu’une autorité prenne une telle mesure d’interdire la tenue de notre Assemblée générale sans nous convoquer ni même nous entendre au préalable » . De son entretien avec le Sous-préfet de Bertoua 2ème, poursuit notre interlocuteur, « il m’a dit que si ce n’est que ça la pomme de discorde, nous pouvons siéger sans parler de représentation du Chef Supérieur, Roi des Bankong à Bertoua. Vous pouvez le constater à l’ordre du jour, ce point est barré. Curieusement aujourd’hui, quand j’arrive, je trouve les policiers postés à l’entrée du Foyer. Ils m’interpellent et me demandent d’appeler le Sous-préfet avant toute manifestation. Curieusement, et contre toute attente, le même Sous-préfet qui m’a rassuré de me rencontrer le lendemain avec les dissidents qui ne sont que 08 contre une communauté représentée par 12 villages sur les 13 que compte le Ndé. Il m'a signifié au téléphone qu’il n’y pas d’Assemblée générale. Comment n’étant plus du Ndé ce groupuscule d’individus s’intéressent-ils encore à nos activités ? » , s’interroge-t-il.

Le jeu trouble du Chef Supérieur Entre temps dans la salle du Foyer, tout le dispositif a été installé, pour accueillir les membres. « Nous avons requis les services d’un Huissier de justice pour venir constater comment on gère ce pays de façon bananière, parce que le droit doit être dit. Dans cette affaire, il y a le préjudice financier, les marmites de nourritures sont là, sans oublier les casiers de bières, les frais de transport des différentes commissions que nous avons mises sur pied. Il y a le préjudice moral. Retraité de mon état, j’ai perdu des nuits de sommeil entières pour préparer cette manifestation » , déplore M. Nounga. Du côté de la Sous-préfecture de Bertoua 2ème, une source justifie la mesure de l’autorité administrative par le risque d’entraver l’ordre public et l’absence du récépissé de déclaration de manifestation publique. D’autres sources au sein de l’Association des ressortissants du Ndé à Bertoua, parlent du jeu trouble du Chef Supérieur, Roi des Bakong qui aurait donné son accord de principe pour la désignation de son représentant à Bertoua, avant de se rétracter dans une lettre écrite pour marquer sa désapprobation à ce projet.