La publication des documents présumément signés du juge d’instruction près le Tribunal militaire de Yaoundé, accordant la liberté provisoire au Commissaire Divisionnaire EKO EKO et à Jean Pierre AMOUGOU BELINGA, et ledémentiqui a suivi, jettentuneombre surleprocessusdonton attend qu’il conduise à la manifestation de la vérité dans l’affaire de l’assassinat de Martinez ZOGO.
Le 1er décembre dernier, relayée dans les réseaux sociaux, une ordonnance que l’on attribue au juge d’instruction, le Lt-Colonel SIKATIII KAMWO Florent Aimé, fait état de la libération l’ancien Directeur Général de la Direction des Renseignements Généraux (DGRE), Maxime EKO EKO, et le magnat des affaires, Jean Pierre AMOUGOU BELINGA, détenus dans le cadre de cette affaire. Branlebas dans l’opinion. La nouvelle suscite des réactions très contrastées au sein de l’opinion. Mais pendant qu’on y est, voilà que, dans une correspondance adressée au Commissaire du Gouvernement près le Tribunal militaire de Yaoundé qui s’est retrouvée dans les réseaux sociaux, le juge d’instruction soutient qu’il ne se reconnait pas dans l’ordonnance en circulation. À son tour, s’adressant par la suite au régisseur de la prison de Kondengui, et prenant appui sur la correspondance du juge d’instruction, le Commissaire L e 1er décembre dernier, relayée dans les réseaux sociaux, une ordonnance que du Gouvernement près le Tribunal militaire deYaoundé, BELINGA Cerlin, lui demande de « ne pas exécuter un quelconque ordre de mise en liberté sans en référer ». Un dossier complexe Le juge se serait-il dédit, et pour quelle raisons l’aurait-il fait ? L’ordonnance dont Me Charles TCHOUNGANG, le conseil de l’accusé AMOUGOU BELINGA, dit, document à l’appui, avoir été personnellement notifié par le greffier d’instruction du Tribunal militaire de Yaoundé, NKOAJean Didier, serait un faux. C’est du moins ce qu’en pense Me Calvin JOB, avocat des ayants droit du journaliste assassiné. Me JOB, qui intervenait dans une émission de la chaine Équinoxe TV, va plusloin en parlant de « tentative d’évasion et faux en écriture publique » et exige qu’une enquête soit diligentée à l’effet d’en établir les responsabilités. En appui à cette thèse, l’avocat, qui n’hésite pas à parler de « scandale d’État », relève ce qu’il considère comme «des indices d’irrégularité» ou qui permettent de conclure au « caractère apocryphe » de l’ordonnance de mise en liberté du 1er décembre. Pour certaines parties prenantes, la « manœuvre d’évasion » n’a tourné court qu’en raison d’un ordre de maintenir Maxime EKO EKO et Jean Pierre AMOUGOU BELINGA en détention venu du sommet de l’État, sans qu’on dise précisément qui a pu le donner. Cette affaire, dont on va encore certainement entendre parler dans les prochains jours, semaines et mois, est révélatrice de la complexité du dossier de l’assassinat de Martinez ZOGO. Les juristes eux-mêmes y perdent leur latin. Les parties prenantes sont tournées en dérision dans l’opinion.
La justice militaire en prend certainement un gros coup et, telles que les choses se passent, il devient loisible de penser que d’importantes forces agissent dans l’ombre pour que la vérité ne se manifeste pas. Au-delà, l’« affaire » de l’ordonnance de mise en liberté de Maxime EKO EKO etJean Pierre AMOUGOU BELINGA, comme celle de la nomination du directeur de cabinet du président de l’Assemblée nationale, pose le problème de la validité des actes et autres correspondances signés des autorités publiques compétentes. À tout moment, on pourrait, si le besoin s’impose, déclarer qu’il s’agit d’un fake.