Le 4 avril 2017 la section spécialisée de la plus Haute juridiction du Cameroun a rejeté «dans le fond» le pourvoi formé par l’ancien ministre de la Santé publique. La peine de 20 ans de prison lui avait été infligée par le Tribunal Criminel Spécial.
Urbain Olanguena Awono l’ancien membre du Gouvernement fera 20 ans de prison. C’est ce qui ressort du jugement de la Cour suprême. Le 4 avril 2017 la plus haute juridiction du Cameroun a confirmé cette peine qui avait été infligée à l’ancien ministre de la Santé publique (Minsanté) par le Tribunal Criminel Spécial (Tcs). Le quotidien Le Jour édition du 5 avril 2017 qui relaie aussi cette information précise que la section spécialisée de la Cour suprême présidée pour la circonstance par Daniel Mekobe Sone «a rejeté «dans le fond» le pourvoi formé par l’ancien Ministre Olanguena Awono suite à sa condamnation prononcée par le Tcs».
Cela signifie donc que le mis en cause a été reconnu coupable du détournement de 80 millions de FCFA. La «somme est relative au marché de fourniture de moustiquaires imprégnées déclarés non livrés», précise le quotidien.
Après avoir reçu sa sentence Urbain Olanguena Awono a déclaré «l’exigence morale de vérité devait obliger le juge. Malheureusemnt le juge camerounais désormais sans cœur ni empathie, a pris le parti de la soumission totale au pouvoir politique et commet par ses décisions sans fondement juridique des crimes contre des personnalités persécutées par le régime Biya et ce, paradoxalement au nom du peuple. La décision de rejeter au fond mon pourvoi contre une lourde condamnation illégale et inique de vingt ans prononcée contre moi par le Tribunal Criminel Spécial pour un acte de fraude, avoué entièrement assumé par son auteur en fuite, signe un niveau ahurissant de déni de vérité et de parodie de justice atteint par la Cour suprême. Cette trajectoire de forfaitures en série n’honore pas la justice camerounaise dont la Haute juridiction qui doit incarner le pouvoir judiciaire ne semble plus en être digne en sa fameuse section spécialisée».
L’ancien Minsanté indique par ailleurs que le vivre ensemble et l’avenir du Cameroun sont menacés lorsque la justice ne garantit plus les droits du citoyen. Interpellé le 1er avril 2008 et placé en détention à la prison centrale de Yaoundé Kondengui, le 31 avril 2017 Urbain Olanguena Awono totalisera neuf années en prison. Portera-t-il son combat pour sa liberté devant les institutions internationales ? C’est la question que pose le quotidien. Car il faut dire qu’au niveau national son feuilleton judiciaire est désormais clos.