Une option réaffirmée à l’issue de l’audience accordée vendredi dernier par le président Paul Biya au ministre français de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve.
La solennité était au rendez-vous. Tapis rouge. Piquet d’honneur. Accueil relevé au perron du palais de l’Unité.
Pour autant, l’ambiance est à la sérénité. C’est donc tout détendu que le ministre français de l’Intérieur, à la tête d’une importante délégation comprenant notamment S.E. Christine Robichon, ambassadrice de France au Cameroun, s’adresse à la presse. A l’issue d’une audience de près d’une heure avec le président Paul Biya.
Propos alerte et assuré, Bernard Cazeneuve livre la quintessence de ses échanges avec son hôte qui, indique-t-il, se sont déroulés dans un climat empreint d’amitié, de franchise, de confiance, de respect mutuel. A l’image, souligne le ministre français, de la coopération dense et fructueuse qui s’est tissée de longue date entre deux partenaires qui se connaissent bien. A travers des liens historiques et multiformes caractérisés par « un très haut niveau de confiance que rien ne peut altérer », selon lui.
Des déclarations de M. Cazeneuve face à la presse, il ressort que les questions de sécurité auront figuré au centre de l’entretien avec le président Paul Biya.
A cet égard, le ministre français a dit « la grande détermination de la France » à accompagner les pays qui, à l’instar du Cameroun, mobilisent efforts et énergies contre la secte terroriste Boko Haram. Une coopération qui se déploie et qui est appelée à s’intensifier, a-t-il déclaré, sur le terrain de la formation et du renseignement tactique et opérationnel. Et ce, d’autant que les exactions des criminels de Boko Haram entraînent un véritable désastre humain au niveau des zones affectées par les affrontements armés.
Dans ce contexte, Bernard Cazeneuve réaffirme l’engagement de la France aux côtés du Cameroun dans la lutte contre Boko Haram et annonce un accroissement du soutien de son pays en direction de la Croix-rouge, du Programme alimentaire mondial (PAM) et du Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR).
Avant de plaider pour une meilleure prise en compte par la communauté internationale des situations de détresse consécutives aux déplacements forcés des populations en butte à la violence des islamistes. Ceux-là que le ministre français des Affaires étrangères et du Développement international appelle « de faux religieux et de vrais criminels ».
On se rappelle que M. Laurent Fabius avait séjourné le 21 février dernier à Yaoundé dans le cadre de ce qu’il avait qualifié de « visite de solidarité et d’amitié profonde avec le peuple camerounais ».
Depuis lors, le soutien de Paris a franchi une nouvelle étape. Avec entre autres actions un appui de quelque 900 millions de F au HCR pour le premier semestre 2015 en faveur des réfugiés et des populations victimes des violences dans la région de l’Extrême-Nord. Une contribution à titre national qui, selon l’ambassadrice de France au Cameroun, représente « une première réponse ».
D’autres étant en préparation, à en croire Mme Christine Robichon qui relevait dans ces colonnes il y a peu (CT du 17 avril 2015) que l’Union européenne – dont fait partie son pays – avait augmenté de façon substantielle son assistance humanitaire au profit des mêmes cibles, faisant passer celle-ci de 4 à 7 millions d’euros, soit 4,6 milliards de FCFA. Notons que M.
Bernard Cazeneuve était accompagné durant son séjour à Yaoundé entre autres personnalités par le député socialiste Jean Pierre Bacquet, ainsi que par les directeurs généraux de la police et de la gendarmerie de France.