Les erreurs judiciaires et l’enlisement des procédures. Deux maux qui plombent le fonctionnement de la justice camerounaise et qu’il faut, sinon éradiquer, du moins limiter. C’est en substance les propos tenus par le premier président de la Cour suprême et le Procureur général hier 23 février 2016 à l’occasion de la rentrée solennelle de cette instance.
De cette cérémonie à laquelle prenaient part les membres du gouvernement avec à leur tête Philemon Yang, le Premier ministre, Mutations du 24 février a choisi de s’attarder sur les allocutions des deux personnalités susmentionnées. Le quotidien privé relaie que « le procureur général de cette instance, Luc Ndjodo, dans ses réquisitions, a posé le problème des temps judiciaires », peut-on lire. S’appuyant sur la déclaration universelle des Droits de l’Homme, il a rappelé que «toute personne a droit, en pleine égalité, à ce que sa cause soit entendue équitablement et publiquement par un tribunal indépendant et impartial qui décidera, soit de ses droits et obligations, soit du bien-fondé de toute accusation en matière pénale dirigée contre elle».
Si le procureur général a reconnu le tort du corps judiciaire, Luc Ndjodo n’a pas aussi manqué de fustiger d’établir la responsabilité des avocats dans l’étirement des procédures. «Il est également fait grief à certains avocats de sombrer dans le dilatoire et d’utiliser toutes les techniques d’endiguement des procédures en sollicitant des renvois ou des rabattements de délibérés injustifiés», a-t-il dénoncé.
Daniel Mekobe Sone, le Premier président de l’instance lui, s’est attardé sur les erreurs judiciaires, en s’appuyant sur des écrits de Voltaire; un écrivain français du XVIIIè siècle qui écrivait : «L’erreur est une faiblesse irréductible dont chacun est pétri ; plurielle, elle peut frapper le plus sage, même le juge ! Mais en ce cas, l’erreur entraine des conséquences d’une excessive gravité», souligne Mutations.
Pour limiter ces erreurs qui sont très souvent lourdes de conséquences, il a suggéré une meilleure formation des magistrats et une plus grande indépendance face aux influences et interventionnisme de toutes sortes.
Jean-Marie Nkoussa