Le comité exécutif confirme publiquement le mandat donné à son président pour la transaction avec la Russie
Dans une conférence de presse tenue au siège de la Fédération camerounaise de football, le comité exécutif de la Fecafoot a officiellement confirmé avoir autorisé Samuel Eto'o à récupérer les fonds provenant du match amical contre la Russie, mettant fin aux spéculations sur un éventuel détournement.
Cette mise au point intervient après plusieurs semaines de polémiques alimentées par la circulation de documents sur les réseaux sociaux, accusant le président de la Fecafoot d'avoir détourné des fonds destinés à la fédération lors de matchs internationaux des Lions Indomptables.
Le principal point à retenir de cette conférence de presse est la confirmation officielle que Samuel Eto'o avait bien reçu un mandat de ses pairs pour gérer cette transaction particulière. Cette révélation publique tranche avec les accusations de gestion personnelle et opaque des finances fédérales qui circulaient depuis des semaines.
La décision du comité exécutif de communiquer officiellement sur cette affaire témoigne de la volonté de l'instance dirigeante du football camerounais de clarifier une fois pour toutes les conditions dans lesquelles cette transaction s'est déroulée.
Cette autorisation s'inscrivait dans le contexte particulier des sanctions économiques internationales visant la Russie. Selon les explications avancées par l'entourage d'Eto'o et désormais confirmées par la Fecafoot, la Russie ne pouvait plus effectuer de paiements en dollars ou en euros, privilégiant des devises de pays partenaires comme le yuan chinois ou le riyal qatari.
La Fecafoot, ne disposant que d'un compte en francs CFA et n'ayant "même pas de comptes bancaires en Europe", selon les sources proches du dossier, s'est trouvée dans l'impossibilité technique de recevoir directement le paiement de 455 056 euros convenu pour la rencontre du 12 octobre 2023 à Moscou.
Face à cette contrainte technique et réglementaire, le comité d'urgence de la Fecafoot s'était réuni le 29 septembre 2023 pour mandater "à titre exceptionnel" son président Samuel Eto'o. L'objectif était de mettre à disposition de la fédération russe un compte en devise convertible, en l'occurrence celui d'Eto'o domicilié à la Qatar National Bank à Doha.
Cette solution, présentée comme "pragmatique" face à "une situation exceptionnelle", permet à la fédération de justifier officiellement ce qui était perçu par ses détracteurs comme une pratique irrégulière.
Cette clarification officielle intervient alors que Samuel Eto'o fait également face à des accusations similaires concernant un autre match, celui contre le Mexique aux États-Unis le 10 juin 2023, où 500 000 dollars auraient transité par son compte personnel.
Dans ce cas également, l'entourage d'Eto'o avance des arguments techniques, expliquant que "la Fecafoot ne disposant pas de numéro fiscal américain (TIN), aucune transaction financière ne pouvait légalement être menée par la fédération sur le sol américain."
En organisant cette conférence de presse pour confirmer publiquement l'autorisation donnée à Samuel Eto'o, le comité exécutif de la Fecafoot adopte une stratégie de transparence face aux critiques. Cette communication officielle vise manifestement à couper court aux accusations de détournement qui visaient son président.
L'instance fédérale semble ainsi vouloir démontrer que ces transactions, loin d'être des initiatives personnelles d'Eto'o, résultaient de décisions collégiales prises face à des contraintes techniques et réglementaires spécifiques.
Malgré cette mise au point officielle, certaines questions restent en suspens sur les procédures internes de la Fecafoot et sur la régularité de ces pratiques au regard des standards internationaux de gouvernance sportive.
La FIFA, qui a établi des règles strictes en matière de transparence financière pour ses fédérations membres, pourrait être amenée à se prononcer sur ces pratiques, notamment dans le contexte des relations avec des pays sous sanctions internationales.
Cette affaire illustre les défis auxquels font face les fédérations sportives africaines dans un environnement géopolitique et financier de plus en plus complexe, où les contraintes réglementaires internationales peuvent créer des situations inédites nécessitant des solutions d'urgence.