Selon Génération 90, Groupe de réflexion et d’action regroupant d’anciens dirigeants de la contestation estudiantine des années 1990 au Cameroun et qui vise à contribuer aux débats sur l’évolution socio-politique du Cameroun et de l’Afrique, « Il est totalement inacceptable que 30 ans après le multipartisme, un opposant politique soit assigné à résidence par des militaires pour avoir organisé une manifestation pacifique!!! »
Ci-dessous l’intégralité de son comuniqué
I.LE CONTEXTE
Depuis le 22 septembre 2020, pour prendre une date référence, les dynamiques sociopolitiques au Cameroun se sont davantage dégradées. En cause, la barbare répression du gouvernement camerounais, qui a accompagné la décision de dénoncer les conditions d’organisation des élections régionales du 06 décembre prochain à travers des manifestations pacifiques, conformément aux lois de la république.
En effet, la Plateforme des Partis d’opposition et de la Société Civile comprenant le MRC et six autres partis politiques, avait appelé à des manifestations pacifiques le 22 septembre 2020, sur toute l’étendue du territoire, pour exiger notamment la fin du conflit en cours dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest et qui oppose l’armée nationale à des groupes «séparatistes» et, et la révision « consensuelle » du Code électoral. Et comme d’habitude, Le gouvernement, à travers le Ministre chargé de l’administration territoriale, avait déclaré ces manifestations illégales et les avaient qualifiées “d’insurrectionnelles”.
Le 18 Septembre 2020 déjà, quatre militants de la Coalition Stand-Up for Cameroon (MM. Moussa Bello, Ntsama Etienne, Mira Angoung et Tehle Membou) qui revenaient d’une réunion anodine dans le cadre de l’operation “Vendredi en noir” ont été arrêtés par les forces de l’ordre et détenus sans motifs pendant plusieurs jours, à la Légion de Gendarmerie du Littoral à Douala, avant d’être mis sous mandat de dépôt le 22 septembre à la prison de New bell. Selon leurs avocats, ces quatre citoyens passeront devant le tribunal militaire le 21 octobre, pour répondre des chefs d’accusation de “conspiration, insurrection et révolution », pour avoir participé à une réunion!
Depuis le 21 septembre, faisant suite au mot d’ordre lancé par sa Plateforme, le domicile de Monsieur Maurice Kamto est encerclé par plusieurs dizaines de policiers et de gendarmes lourdement armés, qui interdisent toute entrée ou sortie de sortir de son domicile. Monsieur Kamto, sa famille et ses partisans qui s’y trouvent, sont ainsi mis en résidence surveillée, en dehors de toute décision de la justice! De même, les forces de l’ordre munies d’un arsenal militaire impressionnant ont été déployées dans les villes des Yaoundé, Douala et Yaoundé pour dissuader les citoyens.
Le 22 septembre 2020, des centaines de camerounais qui manifestaient pacifiquement, sans aucun acte de violence, ont été arrêtés et emprisonnés, notamment à Douala. Plusieurs autres ont été blessés suite aux violences des forces de l’ordre qui se sont abattues sur ces manifestations. Selon diverses sources, près de 600 personnes ont été arrêtées avant, pendant et après les manifestations du 22 septembre.
La coalition SUFC avait appelé à des manifestations pacifiques pour le 06 Octobre et dès le 01 0ctobre, Mme Edith Kah Walla avait elle aussi, été brièvement séquestrée à son domicile par des forces de l’ordre et ses bureaux encerclés.
II.L’ANALYSE DE GENERATION-90
Au-delà de la répression des manifestations du 22 septembre 2020, c’est toute la problématique du respect des droits fondamentaux des citoyens et même du respect des lois de la république qui reste posée au Cameroun. Ce n’est pas la première fois que des Camerounais exerçant leurs droits et libertés individuelles ou collectives, sont brutalement empêchés de le faire par les forces de l’ordre pour des raisons fallacieuses.
Trente ans après d’abrogation des ordonnances de 1962 sur la « subversion » qui permettaient à la police politique au service du parti unique de traquer sans ménagement les dissidents, le Cameroun fait une marche arrière spectaculaire en ce qui concerne l’exercice des libertés individuelles et collectives. Il est totalement inadmissible que 30 ans après le multipartisme, un opposant politique soit assigné à résidence par des militaires pour avoir organisé une manifestation pacifique sur la voie publique et que des militants de l’opposition soient traduits devant le tribunal militaire pour avoir participé à une réunion !!!
Les manifestations sur la voie publique qui obéissent au régime simple déclaration, sont devenues des activités subversives, de rébellion, qui sont systématiquement frappés du sceau du refus des sous-préfets, qui sont les véritables bras séculiers du régime pour entraver les libertés des citoyens.
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