Ngaoundéré pourrait bien connaître dans les prochaines semaines des déguerpissements à grande échelle. La Nouvelle est de l’Œil du Sahel qui rapporte que «lors de sa toute première visite de travail à Ngaoundéré, le 09 décembre 2015, Christol Georges Manon, Directeur général de la Mission d’aménagement et de la gestion des zones industrielles (Magzi), a annoncé l’expulsion collective des familles installées depuis plusieurs décennies dans la zone industrielle de Ngaoundéré».
Au cours de la rencontre qu’il a eue avec les autorités administratives, traditionnelles et religieuses de la ville, le DG de la MAGZI a affirmé que «Comme toutes les zones de la Magzi, Ngaoundéré n'échappe pas aux occupations illégales de terrain. Les populations occupent 30 hectares de terrain. Un site de recasement desdites populations est aménagé. Bientôt, elles seront déguerpies», a informé M. Manon.
Une bonne nouvelle pour les habitants concernés qui auront donc la possibilité d’être relogés. Une « faveur » dont ne jouissent pas toujours les victimes de casses dans d’autres villes du pays à l’instar de Yaoundé et Douala. L’œil du Sahel renseigne dans ce sens qu’ «à 15 kilomètres de la ville de Ngaoundéré, sur l'axe Ngaoundéré-Tignère, un site de relogement a été viabilisé pour abriter les occupants de la zone industrielle ».
Toutefois, comme partout ailleurs, certains envisagent faire de la résistance. Certaines familles ont déjà annoncé vouloir saisir les tribunaux pour réparer ce qu’elles considèrent comme une injustice programmée. «Ici, c'est un terrain que nous avons hérité de nos arrières grands parents. Nous ne quitterons pas ce lieu. En tout cas, la justice va trancher», a avoué à notre confrère un habitant de Ngaoundéré.
Pourtant, rien ne semble pouvoir arrêter l’ardeur de la MAGZI. Le bihebdomadaire souligne que les travaux ont déjà démarré sur le terrain d’une superficie totale de « 109 hectares situé entre le domaine aéroportuaire et le domaine public ferroviaire qui sera ainsi mis en location pour les entreprises ». Sur le terrain, ajoute le journal, « la lueur du changement frappe très vite les visiteurs de la zone industrielle de Ngaoundéré qui ont fait le déplacement sur le terrain en compagnie du directeur général de la Magzi. En effet, la Mission a déjà investi plus de 100 millions de Fcfa pour viabiliser le site par des routes, adduction en eau et a installé du courant électrique ».