L'Union européenne a dévoilé les détails d'un plan d'investissement mondial de 340 milliards de dollars US, qu'elle a décrit comme une "véritable alternative" à l'initiative chinoise "Belt and Road", également connue sous le nom de "Nouvelle route de la soie".
La présidente de la Commission européenne (CE), Ursula von der Leyen, a déclaré que le système Global Gateway devrait devenir une marque de confiance.
Dans le cadre de ce programme, la Chine a fourni des fonds pour des chemins de fer, des routes et des ports en divers endroits, mais elle est accusée de laisser certains pays crouler sous les dettes.
Le chef de la CE a souligné que les pays ont besoin de "partenaires fiables" pour concevoir des projets durables.
L'UE étudie actuellement la manière dont elle pourrait lever des milliards d'euros, auprès de ses États membres, des institutions financières et du secteur privé, sous forme de garanties ou de prêts, plutôt que de subventions.
Un fonctionnaire de l'UE a déclaré à la BBC que le plan sera fortement axé sur l'Afrique.
La stratégie de la Chine, quant à elle, s'est également étendue à l'Afrique, à l'Asie, à la région indo-pacifique et à l'UE.
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La société chinoise Cosco possède les deux tiers du principal port à conteneurs grec du Pirée et la China Road and Bridge Corporation a construit un pont important en Croatie.
Le pont de Peljesac, en Croatie, a été financé par les contribuables européens, mais construit par la China Road and Bridge Corporation.
Andrew Small, chargé de recherche transatlantique au German Marshall Fund, a déclaré à la BBC que cette initiative constitue "le premier effort sérieux de la part de l'Europe pour mettre en place des paquets et examiner les mécanismes de financement, afin que les pays qui envisagent d'emprunter à la Chine aient une alternative".
Dans un rapport publié le mois dernier, l'ambassadeur de la Chine auprès de l'UE, Zhang Ming, a déclaré que Pékin accueillait favorablement la stratégie Global Gateway si elle était une initiative ouverte et pouvait "aider les pays en développement".
Mais il a également averti que "toute tentative de transformer les projets d'infrastructures en un outil géopolitique ne répondrait pas aux attentes de la communauté internationale et affecterait les intérêts personnels".
L'initiative "Belt and Road" est devenue une pièce maîtresse de la politique étrangère chinoise.
Et si elle a développé des liens commerciaux en injectant des fonds dans de nouvelles routes, ports, chemins de fer et ponts, elle a également été critiquée pour avoir facilité les "prêts prédateurs" dans ce qui a été appelé la "diplomatie du piège de la dette".
D'autres affirment que la situation est plus complexe et que l'octroi de prêts importants est rarement sans risque. En outre, la Chine a répondu à un besoin que d'autres n'ont pas satisfait.
Quoi qu'il en soit, l'impact économique et géopolitique s'est accru à mesure que les tensions avec l'Occident augmentaient.
En effet, les États-Unis ont leur propre initiative "Build Back Better World", qu'ils ont lancée lors de la réunion du G7 en juin. "C'est un espace bruyant, avec beaucoup de marques qui s'affrontent", dit Morris.
Toutefois, il est "plein d'espoir" quant au succès de l'initiative Global Gateway. Selon lui, "plus important" que de rivaliser avec la Chine, c'est l'occasion pour l'Europe "d'atteindre une échelle de financement qui puisse bénéficier aux pays en développement".
L'UE a fortement insisté sur son approche "fondée sur les valeurs" et "transparente", affirmant qu'elle souhaite créer des liens plutôt que des dépendances.
Mais il s'agit également d'une question de levier, la CE continuant à chercher des moyens de montrer sa force sur la scène géopolitique.