La République en danger : Dieudonné Essomba fait une sortie importante

Dans une sortie sur l'émission "Club d'Elites" de Vision 4 ce dimanche, l'économiste et consultant Dieudonné Essomba a apporté un éclairage nouveau sur le phénomène des "microbes", ces jeunes délinquants qui sèment la terreur dans les grandes villes camerounaises. Contrairement à une perception répandue, Essomba affirme que ce fléau n'est pas limité à Yaoundé et Douala, mais s'étend à l'échelle continentale.

"Nous sommes face à un phénomène qui n'est pas que propre à Yaoundé et Douala," a déclaré Essomba, soulignant la nature complexe du problème. Selon lui, la pauvreté, souvent considérée comme la cause principale, est présente dans tout le Cameroun. Pourtant, c'est dans les métropoles que le phénomène des microbes prend de l'ampleur.

L'expert pointe du doigt les défis spécifiques aux grandes agglomérations : "C'est un phénomène propre aux grandes villes, aux très grandes villes. Parce qu'il est difficile d'assurer un encadrement institutionnel et sociologique dans les très grandes villes." Cette observation soulève des questions cruciales sur l'urbanisation rapide et parfois anarchique que connaissent de nombreuses villes africaines.

La situation à Douala, en particulier, inquiète Essomba. Il évoque "la question sécuritaire qui est un véritable enjeu", suggérant que la résurgence du phénomène des microbes met en lumière les lacunes dans les politiques de sécurité urbaine.

De manière intéressante, Essomba relie cette problématique à un enjeu plus large de gouvernance. Il remet en question "le modèle de centralisation de toutes les ressources à Douala et Yaoundé". Cette réflexion ouvre un débat sur la nécessité d'un développement plus équilibré et décentralisé au Cameroun et, par extension, dans d'autres pays africains.

L'analyse d'Essomba invite à une réflexion approfondie sur les défis de l'urbanisation en Afrique. Au-delà de la simple "défaillance de l'État", c'est tout un modèle de développement urbain qui est remis en question. La lutte contre le phénomène des microbes nécessiterait donc une approche holistique, prenant en compte les dynamiques socio-économiques propres aux grandes métropoles africaines.