La Sanaga, bientôt puits d'eau potable pour Yaoundé

Basile Atangana Kouna Ministre Eau Basile Atangana Kouna, ministre de l’Eau et de l’énergie (Minee)

Mon, 4 Apr 2016 Source: fr.africatime.com

Trente-six mois, c’est le temps prévu pour la réalisation du projet appelé à étancher la soif dans la capitale camerounaise.

Le gouvernement camerounais a initié et mis sur pied le Projet d’alimentation en eau potable de la ville de Yaoundé et ses environs à partir du fleuve Sanaga (Paepys).

Ce projet est conçu pour produire 300 000 m3 extensible à 400 000 m3 par jour pour pallier aux carences d’eau potable dans la capitale camerounaise.

Le coût s’élève à 339 milliards de francs CFA cofinancé par la République populaire de Chine à hauteur de 85% et de 15% pour le Cameroun.

Vu l’importance du projet, Basile Atangana Kouna est allé sur le terrain le 28 mars 2016. Deux sites ont été visités par le ministre de l’Eau et de l’énergie (Minee).

A Nachtigal d’abord pour la cérémonie de pose de la première pierre de la station de prise d’eau. Puis Emana Batchenga où sera construite l’usine de traitement d’eau.

Ici tout comme ailleurs, le tableau renvoie de bonnes images. Les travaux de terrassement du site de la prise d’eau suffisamment avancés.

Réalisations

La mise en œuvre du projet est de 36 mois à partir du mois de juillet 2016. Durant cette période, il est prévu la réalisation de la construction d’un ouvrage de prise d’eau adossé sur le fleuve Sanaga à Nachtigal d’une capacité de prélèvement de 315 000 m3 par jour;

La construction d’une usine de traitement à Emana Batchenga d’une capacité de production de 300 000 m3 par jour; la construction de deux stations de reprise à Nkometou III et à Nyom II; la construction d’un réservoir de tête à Yaoundé sur le mont Ndindan d’une capacité de 6 000 m3;

La pose d’une conduite en fonte ductile d’un diamètre de 1 800 mm de Nachtigal à Yaoundé, d’une longueur d’environ 64 kilomètres; la pose de deux conduites à Yaoundé de diamètre 1 400 et 1 200 mm pour renforcer le ravitaillement des réservoirs du plateau Atemengue, Djoungolo et Etoudi;

La construction de lignes électriques dédiées de haute et de moyenne tension d’une longueur d’environ 45 kilomètres; la pose d’un câble de fibre optique sur une longueur d’environ 54,8 kilomètres et la construction des cases d’astreinte, des magasins de stockage, des ateliers de réparation, d’infirmerie et bureaux de bâtiments sur les différents sites.

Bénéfice

Les populations venues accueillir le ministre de l’Eau et de l’énergie ce jour exultent de joie. «Je suis très ravie que ce projet soit basé dans mon village. Désormais, Emana Batchenga sera une référence de disposition d’eau pour ravitailler notre contrée et ses environs, ainsi que Yaoundé. Mon village va bientôt donner la vie à partir du moment où l’eau est indispensable», témoigne Anastasie, originaire de Sanaga Nachtigal à Emana Batchenga.

Enama, quant à lui, est parti de Yaoundé pour venir toucher du doigt: «je ne veux pas qu’on me dise que le ministre était la... Il fallait que je vienne le confirmer moi?même.

Parce que, à Yaoundé d’où je sors, à Mimboman principalement, on passe des semaines sans eau à boire!». Raoul Jean Manga est enthousiasmé de voir le projet finir: «nous les jeunes d’Emana Batchenga sommes prêts à donner notre main d’œuvre pour que le projet se réalise vite» souligne?t?il tout en mentionnant qu’«il arrive à des personnes de servir l’eau de la Sanaga pour boire avec tous les risques que ça comporte».

Des bienfaits du projet s’observent déjà à travers le recasement des populations. La plupart ont «abandonné leurs maisons en terre battue pour des maisons en dur». Tadé Fouda a reçu les félicitations du préfet et du maire de la Lékié: «ils me félicitent parce que j’ai construit une grande maison de 17m2 sur 12m2.

La présence de ce projet m’a permis de quitter de taudis pour une maison en dur avec deux salons, deux douches internes, deux vérandas et cinq chambres pour les neufs membres de ma famille». Mais, il déplore l’attitude de certains voisins qui ont eu la chance d’avoir «ce petit argent mais, l’ont gaspillé dans l’alcool et dans les fêtes...».

Malgré la réjouissance que manifestent les populations au sujet du Paepys, certains sont pessimistes. Car après 36 mois de réalisation, «ce projet risque d’être vétuste par le fait que la population va s’accroître entre temps et ce problème d’eau potable ne sera pas résolu».

Source: fr.africatime.com