« Quand les enfants parlent avec passion. Non, monsieur Bruno François Bidjang », écrit la coach blonde sur les réseaux sociaux. La bloggeuse, connue pour ne pas avoir sa langue dans la poche, fait un court au journaliste, proche de Jean-Pierre Amougou Belinga l’incarcéré.
Un homme de médias ne peut et ne devrait adopter une position aussi tranchée sans tomber dans ce que vous-même semblez dénoncer : le dogmatisme. C’est d’ailleurs cette posture, trop péremptoire, qui nourrit nos doutes sur la légitimité et la neutralité de votre profession.
Décrire l’opposition comme un chemin de croix réservé aux martyrs, c’est entretenir une vision sacrificielle et archaïque de la politique africaine. Une vision qui, hélas, continue de piéger nos peuples dans une sauvagerie grégaire, où l’engagement politique n’est reconnu que lorsqu’il s’accompagne de sang, d’exil ou de chaînes.
Vos arguments, bien que passionnés, manquent de solidité. Dans une démocratie digne de ce nom que nous espérons construire, l’opposition n’est pas une punition, mais un droit. Il ne s’agit pas de souffrir pour être crédible, mais de choisir librement de penser autrement, et d’agir en conséquence.
Le parcours personnel ne devrait jamais invalider l’engagement politique, tant que celui-ci est porté par une conviction sincère et une vision pour le bien commun. Talleyrand, ce maître du réalisme politique, disait avec justesse : « Pour faire tomber un gouvernement, il faut en faire partie ».
Cela signifie que la connaissance du système n’est pas une trahison, mais peut au contraire devenir une arme de réforme ou de rupture. En somme, ce n’est pas le passé administratif d’un homme qui devrait faire débat, mais la cohérence entre ce qu’il dit et ce qu’il fait aujourd’hui.