La communauté musulmane de Yaoundé sensibilisée à la Défense populaire

Wed, 29 Jul 2015 Source: Cameroon Tribune

L’association Ya-Kamata a invité les citoyens à la vigilance au quartier Briqueterie, vendredi dernier.

Vendredi 24 juillet 2015. En ce début d’après-midi au quartier Briqueterie à Yaoundé où vit une forte communauté musulmane de la capitale, en groupes ou individuellemnt, des fidèles anonymes, des dignitaires musulmans, des imams, quittent progressivement la mosquée. Certains rentrent vaquer à leurs occupations, d’autres vont à la maison, d’autres ont choisi d’assister, à la chefferie du coin, à une séance de sensibilisation de l’association Ya-Kamata.

Expression qui signifie « aller de l’avant » en langue haoussa. Dans le contexte actuel d’attaque-suicide de la secte terroriste Boko Haram à Maroua ou à Fotokol, les leaders de Ya-Kamata voudraient que les Camerounais ne faiblissent pas, mais qu’ils gardent la tête haute pour que « ça avance ».

Au sujet des mesures d’interdiction du port du voile intégral, El Hadj Oumarou, président de Ya-Kamata, rassure. « Nous comprenons les inquiétudes sur les interdictions de la Burqa parce que les ennemis de l’Islam passent par la gandoura, la burqa pour détruire l’Islam. Il va falloir être patient.

Ce ne sont pas des mesures définitives mais elles sont prises pour notre sécurité. Nous sommes convaincus que tous ensemble, en collaborant dans le cadre de la défense populaire, nous vaincrons Boko Haram et ces mesures restrictives au plan vestimentaire seront rapidement levées ».

Pendant plus d’une heure, El Hadj Oumarou s’est efforcé à réconforter un public qui connaît la pertinence du combat que mène Ya-Kamata contre l’obscurantisme depuis 25 ans. Preuve que le message passe auprès de l’assistance, des initiatives sont prises séance tenante dans le cadre de l’implémentation du concept de défense populaire.

Le sous-préfet de Yaoundé II, Yamen Ousmanou, quant à lui, a décidé de réactiver les comités de vigilance à la Briqueterie et dans toute son unité de commandement. « Nous ne devons pas nous laisser faire par les agissements de Boko Haram. Nous devons suivre et dénoncer auprès des autorités tout acte suspect », lance le sous-préfet à ses administrés.

Palalou Midjinyawa, 3e adjoint au maire de Yaoundé II, indique que des moyens supplémentaires seront fournis pour que « les sept quartiers de la Briqueterie s’organisent et fassent remonter le renseignement prévisionnel ».

Source: Cameroon Tribune