'La convention avec la Russie est un acte de routine diplomatique' Paul Biya se prononce sur ses relations avec V. Poutine

« La signature de l'accord militaire avec la Russie était une routine dans les relations diplomatiques qu'entretient deux pays dans une relation bilatérale. L'accord existait depuis et était venu à expiration. Il s'agissait de renouveler l'accord existant »

Telle a été la réponse crue qu'a servi le président Paul Biya à une question d'une journaliste de France Télévision.

Contexte

Huit ans après l’annexion illégale de la Crimée et le début du conflit dans l’Est ukrainien en 2014, la Fédération de Russie a lancé une invasion de l’Ukraine le 24 février 2022. Face à cette situation, la France est mobilisée pour parvenir au cessez-le-feu immédiat de la part de la Russie. Elle reste solidaire des Ukrainiens et s’engage, aux côtés des autres États membres de l’Union européenne, à adopter des sanctions contre la Russie, pour accroître le prix de la guerre et influer sur les choix du président russe, Vladimir Poutine.

Et ça c'est la position de la France. Il y a quelques mois, le Cameroun actait un accord avec la Russie en pleine guerre contre l'Ukraine. Le document signé par les ministres camerounais et russe de la Défense consacre la coopération militaire entre les deux pays pour une durée de cinq ans. Renouvelable… révélait le magazine Jeune Afrique.

Signé le 12 avril dernier, il a pour objet de développer la coopération militaire entre les forces armées des deux pays, à savoir : des échanges d’informations, la formation et l’entrainement des troupes, un partage d’expérience et des activités communes de lutte contre le terrorisme ou la piraterie maritime.

Concrètement, cette coopération se déclinera sous la forme de visites officielles, de participation aux exercices militaires, d’échange de spécialistes ou d’organisation d’évènements.

La signature de ce nouvel accord de défense entre le Cameroun et la Russie, fin avril, aurait secoué les bureaux du Quai d'Orsay, le ministère français des Affaires étrangères, qui a envoyé son directeur pour l'Afrique dans la capitale camerounaise début mai.

Christophe Bigot, le "Monsieur Afrique" de Macron, qui n'a fait aucune déclaration sur sa visite à Yaoundé, a rencontré le premier ministre du gouvernement camerounais, Joseph Dion Ngute, au début de la première semaine de mai. Selon la version officielle rapportée par les médias pro-gouvernementaux camerounais, la réunion a porté sur la coopération économique et culturelle, ainsi que sur la lutte contre le terrorisme. Aucune mention n'a été faite de la Russie ou de l'accord de défense signé en avril.

Contrairement à cette version, les médias locaux affirment que la visite de Bigot est entièrement motivée par la poignée de main entre Yaoundé et Moscou. Dans le contexte de la guerre en Ukraine, la France craint un nouveau rapprochement entre la Russie et le Cameroun. La France aurait du mal à maintenir son influence dans ses anciennes colonies d'Afrique, qui forment aujourd'hui une communauté internationale connue sous le nom de "Françafrique", qui a traditionnellement privilégié les partenariats avec Paris par rapport aux autres gouvernements.

Donc il est difficile de croire une autre version autre que celle liée à la volonté du président français Emmanuel Macron de requalifier les accords de la France avec le Cameroun mais sans la Russie qui essaierait de "libérer" les anciennes colonies françaises de la main mise de leur ancien colonisateur.