La décision est tombée: tous les Camerounais vont devoir payer pour le ramassage des ordures

Ordures Yaounde Courtes.png Presque toutes les rues de Yaoundé et Douala sont sales

Fri, 23 May 2025 Source: Le Manager

Dans sa quête éternelle d’argent frais – et de nouvelles manières de faire les poches des citoyens –, le gouvernement camerounais a eu une illumination : faire payer à tous les ménages le ramassage des ordures. Oui, vous avez bien lu. Après avoir échoué à gérer la propreté avec les taxes déjà existantes, ils veulent désormais facturer officiellement ce qu’ils ne font déjà pas officieusement.

Le génie derrière cette idée ? Un gouvernement composé de ministres qui, visiblement, ont pris racine dans les bancs de l’école au point de les user à force de redoubler. Résultat : chaque brainstorming donne naissance à une nouvelle ponction fiscale, pendant que le pouvoir d’achat, lui, est en soins palliatifs.

Mais attention, ce n’est pas comme si les ménages ne payaient rien jusqu’ici. Les commerçants s’acquittent depuis belle lurette de 10 000 francs CFA de taxe d’hygiène à la mairie, et les marchés n’ont jamais été aussi poétiquement insalubres. On pourrait même organiser des safaris urbains dans certains quartiers.

Quant aux fameuses taxes de développement local, centimes additionnels communaux, et l’inoxydable IRPP, elles sont là pour rappeler que le citoyen camerounais est à la fois pollueur, payeur… et plumé. Et Madame Ketcha Courtes n’a rien inventé : son principe de "pollueur-payeur" est déjà disséminé dans une nébuleuse de prélèvements au goût amer d’injustice.

Mais comme toujours, le Camerounais payera, parce qu’il n’a pas le choix. Ce qui est moins sûr, c’est que l’argent servira vraiment à résoudre le problème. Quand on voit que l’autoroute Douala-Yaoundé n’arrive pas à destination, que le stade d’Olembe est devenu une œuvre d’art inachevée, ou que les barrages sont toujours "en chantier", on peut légitimement douter que cette redevance ne finira pas... à la poubelle.

Bref, au Cameroun, on taxe d’abord, on nettoie (peut-être) après. En attendant, préparez vos portefeuilles et vos pinces à linge : respirer sans odeur deviendra bientôt un luxe fiscalisé.

Source: Le Manager