La décision vient d'Etoudi: Paul Biya frappe fort

Samuel Mvondo Ayolo Reçoit Paul Biya En France Lors Dun De Ses Séjours. 780x440 Image illustrative

Wed, 30 Apr 2025 Source: www.camerounweb.com

La décision de suspendre Grégory Brun révèle l'implication directe de la présidence dans la régulation des investissements étrangers

Dans une démonstration rare mais significative d'autorité étatique face aux intérêts économiques étrangers, la présidence de la République du Cameroun a donné son feu vert au ministre de l'Emploi et de la Formation professionnelle, Issa Tchiroma Bakary, pour suspendre le contrat de travail de Grégory Christian Michel Brun, directeur général de la Société de distribution du Cameroun (Sodicam S.A). Cette décision, qui intervient dans un contexte de tensions sociales au sein de l'entreprise, illustre la volonté du président Paul Biya d'affirmer la souveraineté économique du pays tout en protégeant les droits des travailleurs camerounais.

Selon nos sources proches de la présidence, c'est après avoir été informé des nombreuses plaintes concernant la "maltraitance des employés camerounais" que le chef de l'État a personnellement validé cette mesure exceptionnelle. Cette intervention directe du palais d'Etoudi dans un dossier concernant un groupe international d'envergure – Mercure International Monaco (MIM), propriétaire de Sodicam – marque un tournant dans la politique économique du Cameroun.

"Le président Biya a toujours défendu l'idée que les investissements étrangers sont les bienvenus au Cameroun, mais pas au détriment de la dignité des travailleurs camerounais," confie une source proche du dossier. "Cette affaire est devenue un symbole de la détermination de l'État à faire respecter notre code du travail, quelle que soit la taille de l'entreprise concernée."

Le ministre Issa Tchiroma Bakary, agissant sous l'autorité présidentielle, a refusé de renouveler le visa de travail du manager de 46 ans qui dirigeait les enseignes Casino, Super U, City Sport et FNAC au Cameroun. Dans sa correspondance adressée au PDG de Sodicam, Adnan Houdrouge, le ministre évoque sans ambages "le climat social délétère qui prévaut au sein de Sodicam S.A" et "le manque de volonté constaté auprès de ce dernier [Grégory Brun] de prendre des mesures opportunes pour assainir ce mauvais climat social."

Cette décision s'inscrit dans une politique plus large initiée par Paul Biya visant à équilibrer l'attraction des investissements étrangers avec la protection des intérêts nationaux. D'après nos analyses, le président camerounais, qui a toujours prôné une politique d'ouverture économique, entend désormais conditionner cette ouverture au respect des lois et des travailleurs du pays.

L'affaire Sodicam pourrait ainsi servir d'avertissement à d'autres multinationales opérant au Cameroun: le respect du droit du travail camerounais n'est pas négociable, même pour les entreprises générant un chiffre d'affaires annuel de 35 milliards de FCFA comme Sodicam.

Les implications économiques de la décision présidentielle

Cette intervention présidentielle pourrait avoir des répercussions sur les projets d'investissement de Sodicam au Cameroun, notamment la construction d'un hôtel de 200 places à Yaoundé, projet en attente depuis plusieurs années.

Selon des observateurs économiques, la fermeté de Paul Biya dans ce dossier démontre également sa volonté de rééquilibrer les relations avec les investisseurs étrangers, en exigeant une meilleure redistribution des richesses et un traitement plus équitable des ressources humaines locales.

Si cette affaire se solde par le départ définitif de Grégory Brun, elle pourrait marquer le début d'une nouvelle approche dans la gestion des relations avec les investisseurs étrangers sous l'impulsion de Paul Biya. Une approche où l'attractivité économique du Cameroun ne se ferait plus au détriment des droits fondamentaux des travailleurs camerounais.

"Le message envoyé par la présidence est clair," analyse un expert en politique économique. "Le Cameroun reste ouvert aux affaires, mais dans le respect mutuel et la dignité. C'est une vision que le président Biya défend depuis longtemps et qu'il met aujourd'hui concrètement en application."

Cette affaire, qui touche directement la vie quotidienne de près de 1000 employés camerounais, démontre l'attention que porte le chef de l'État aux conditions sociales dans les entreprises opérant sur le territoire national, même lorsqu'elles appartiennent à des groupes internationaux puissants.

Source: www.camerounweb.com