La rencontre spéciale des chefs d'état-major de vendredi dernier a permis à la sous-région de réviser sa stratégie pour l'éradication complète de la secte islamiste.
Tous les pays-membres de la Commission du bassin du Lac Tchad (CBLT) ont répondu présent à la rencontre spéciale des chefs d'état-major autorisée à Yaoundé en fin de semaine dernière par le chef de l'Etat, et chef des armées du Cameroun Paul Biya. Signe sans contexte de l'intérêt que ces pays accordent à cette autre phase de la lutte contre la secte islamiste.
On le sait, affaiblie sur le terrain militaire, la secte Boko Haram a changé sa stratégie et agit désormais par la voie des attentats commis à travers de jeunes enfants souvent enlevés contre leur gré et à l'insu de leurs familles. Dans ce qui peut apparaître comme l'ultime phase de la guerre contre Boko Haram, les pays de la CBLT, appuyés p ar le Bénin ont tenu à trouver les voies et moyens pour une éradication complète de la secte islamiste.
Il aura donc été question de faire le point sur le dispositif à mettre en place, ceci dans le cadre de la Force multinationale mixte (FMM) qui est opérationnelle depuis l'année dernière, à travers les différents secteurs qui ont été arrêtés, et particulièrement le secteur 1. Mais à côté de cela, il y avait l'épineuse question des moyens financiers pour mettre une effectivité des opérations militaires sur le terrain.
Face à la presse à la fin des travaux, le secrétaire exécutif de la CBLT, l'ingénieur Sanusi Imran Abdullahi a salué les efforts des pays, à l'instar du Cameroun et du Nigeria. Sans oublier les autres. Il a relevé dans ce sens que sur les 100 millions de dollars promis par le président Buhari du Nigeria, 21 millions avaient été effectivement débloqués. A côté de ces pays-membres, il n'a pas manqué de souligner les contributions des partenaires qui apportent un appui précieux pour l'éradication complète de la secte Boko Haram.
En ouvrant les travaux plus tôt dans la matinée dans un hôtel de Yaoundé, le ministre délégué à la présidence chargé de la Défense, Joseph Beti Assomo a souligné l'importance des travaux de la capitale camerounaise qui sont, l'aboutissement d'un long processus destiné à adapter les stratégies de lutte contre Boko Haram dans la zone du Lac Tchad.
Le MINDEF a indiqué qu'en autorisant la tenue des assises dans la ville de Yaoundé, le président de la République, chef des armées, Paul Biya, marquait par cette occasion, sa détermination de voir aboutir le processus qui mènerait vers l'éradication complète de la secte Boko Haram.
Se félicitant au passage de la présence de tous les pays-membres, signe de l'intérêt qu'ils attachent à cette lutte. Il a pour cela salué le sérieux mis dans les travaux par les experts des différents pays réunis depuis la veille au palais des Congrès de Yaoundé. Joseph Beti Assomo a rappelé que lors de leur Sommet extraordinaire du 11 juin 2015 à Abuja au Nigeria, les chefs d'Etat et de gouvernement de la CBLT et du Bénin ont approuvé le Concept d'opération et les documents connexes de la FMM, en définissant, par ailleurs, le déploiement de son état-major à N'Djamena au Tchad.
Pour lui, la rencontre de vendredi dernier se voulait « une étape cruciale, déterminante et décisive dans la guerre que la communauté internationale mène contre le monstre Boko Haram », par ailleurs, déclaré « organisation terroriste par les Nations unies ». D'où le souhait des gouvernants de voir boucler le déploiement effectif et rapide sur le terrain de la FMM.
Les chefs d'état-major des armées de la CBLT et du Bénin ont pour cela procédé au réaménagement des zones de responsabilités des secteurs et particulièrement du secteur N°1 placé sous le commandement du général de brigade Bouba Dobekreo. Yaoundé a également permis de plancher sur la composante civile de la Force, la coordination et la liaison entre la Force multinationale mixte et les différentes opérations nationales.
Mais, il a aussi été question, comme l'a indiqué Joseph Beti Assomo, de dessiner les contours d'une action future de la FMM engageant ses secteurs 2 et 3. Pour cela, ils ont dû faire preuve de réalisme et de sens du devoir, conformément aux prescriptions du ministre délégué à la présidence chargé de la Défense.