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La deuxième mort d'Ahmadou Ahidjo

Ahidjo

Fri, 24 Nov 2023 Source: Le Messager no 8168

Une guerre des réseaux où ils se battent contre eux-mêmes pour se positionner, se faire entendre par Paul Biya, qui, moqueur, doit bien se marrer. « L'art de diviser pour mieux régner ». Cet enseignement, cher à Machiavel l'est aussi pour le président Paul Biya. Il en a même fait son sport favori. Le président de la République se plaît, aime les épisodes et les scènes de l'autodestruction, l'autoflagellation opérés en interne par des communautés qui parfois se battent pour des strapontins administratifs et quelques prébendes.

L'homme du 06 novembre 1982 a l'habitude de laisser souvent un tel pourrissent perdurer avant de trancher. Ce qui se passe chez le Pan où ses frères en premiers veulent lui régler les comptes, l'envoyer déjà à la retraite est une conspiration bien huilée. Pour atteindre l'objectif, il faut commencer par nettoyer l'entourage immédiat, éliminer les poutres, des hommes de confiance, ses piliers, le dernier rempart composé des personnes solidement ancrées dans la proximité du Pan; celles-là qui sont les symboles de loyauté et de fidélité : Boukar Abdourahim et Abdoulaye Daouda respectivement directeur de cabinet et secrétaire général par intérim de la chambre basse du Parlement.

Dans la foulée, la « purge » devrait conduire à l'isolement et au confinement définitif de Cavaye Yeguie Djibril. Il s'agit d' une stratégie mise en place, bien pensée pour le déclarer sénile, dans l'incapacité de diriger l'Assemblée Nationale. Les gens veulent forcer la main au président Paul Biya de se débarrasser du président de l'Assemblée Nationale Cavaye Yeguie Djibril d'ici la session électorale du mois de mars 2024.

Alamine Ousmane Mey et Talba Mala

Des sources renseignent que sur les starting-blocks s'échauffent : le ministre Talba Mala qui s'impatiente, estimant selon nos sources qu 'il commence à durer au ministère des marchés publics alors qu 'on lui avait dit que c'était juste une escale. En face il y a le ministre de l'économie, du plan et de l'aménagement du territoire, Alamine Ousmane Mey. Il sature lui aussi au Minepat. Après avoir occupé les portefeuilles du ministère des Finances, celui du Minepat où il séjourne depuis quelques années, un détour au premier Ministère, à l'immeuble étoile comme maître des céans serait la bienvenue. Devenir locataire à la primature, c'est reconquérir, ramener à la maison le poste de premier ministre naguère « arraché » à son prédécesseur « légitime » qui n'est autre que feu Sadou Hayatou. Pendant que les deux gladiateurs suscités se battent, sans faire fine bouche des armes et des balles réelles ou non conventionnelles, se trouve en embuscade dans le bosquet un sphinx nommé Manaouda Malachie.

Le ministre de la Santé Publique pense que du haut de ses faits d'armes, les services rendus à la nation dans le cadre des avancées considérables dans le domaine de la santé ; sans oublier la grande réputation dont il jouit auprès des populations du département du Mayo Tsanaga, il a désormais des épaules larges et des muscles solides pour jouer dans la cours des grands. Ce qui n'est qu ' une ambition légitime. La bataille pour le poste de premier ministre est à l'origine des coups tordus, des uppercuts à l'irrégulière, quelque fois au-dessous de la ceinture, comme c'est le cas avec l'histoire du cheval que le Dircab chez Cavaye Yeguie Djibril aurait offert en cadeau à la première dame Chantal Biya, ou encore le gros mensonge sur une grosse enveloppe d'argent qu 'on aurait remise à l'amiral Fouda. De véritables légendes urbaines. Mais quelle insanité honteuse. De quel poids, ou encore quel est le niveau de rapprochement ou de proximité qui peut s'exercer, exister entre la première dame du Cameroun, Chantal Biya au point et un directeur de cabinet du Pan au point où celui-ci en arrive à lui offrir un cheval en cadeau ?

Boukar Abdourahim fait comment pour atteindre le haut niveau que représente la première dame Chantal Biya ? C'est grossier et loufoque. Il ne faut pas embarquer les camerounais dans la boue et les ragots de toute nature. Pourquoi vouloir se détruire les uns contre les autres ? Pourquoi animer la galerie par tant de guerres fratricides? Le président Ahmadou Ahidjo qui a beaucoup donné et tout sacrifié de son vivant pour faire du grand nord un havre de paix doit se retourner de l'outre-tombe face à la délinquance, la déliquescence, les guéguerres, le spectacle mélancolique et ténébreux dont font montre ses héritiers. Rideau. . . Bon sang !

Source: Le Messager no 8168