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Le débat sur la double nationalité, une question épineuse qui préoccupe depuis longtemps la diaspora camerounaise, a une nouvelle fois été soulevé à l'Assemblée nationale. L'honorable Djeumeni Benilde a interpellé le Ministre des Relations extérieures, Lejeune Mbella Mbella, sur ce qu'il qualifie d'application "à tête chercheuse" de la loi sur la double nationalité.
Dans son intervention, le député a cité plusieurs cas emblématiques, notamment celui de Ndedi Eyango, écarté de la course pour le poste de PCA de la Socam, et d'Hervé Emmanuel Nkom, dont la candidature à la députation a été remise en question. Ces cas contrastent, selon lui, avec la nomination de sénateurs et de ministres possédant une double nationalité.
"J'ai les preuves que certaines hautes personnalités de ce pays ont la double nationalité. Pourquoi donc cette application à tête chercheuse de la double nationalité ?" a interrogé l'honorable Djeumeni.
En réponse, le Ministre Mbella Mbella a semblé éluder la question, déclarant : "Ce n'est pas moi qui nomme X ou Y. Quelle que soit l'autorité qui nomme, je pense que ces personnalités jouissent de ce qu'on appelle en droit 'le droit de préemption'." Il a ajouté qu'il n'était pas de son ressort d'expliquer pourquoi certains individus sont écartés en raison de leur double nationalité tandis que d'autres, dans des positions similaires, ne le sont pas.
Cette réponse, qui n'apporte pas d'éclaircissement sur la politique du gouvernement en matière de double nationalité, risque de raviver les frustrations de la diaspora camerounaise. Depuis des années, de nombreux Camerounais vivant à l'étranger réclament la reconnaissance de la double nationalité, arguant qu'elle permettrait de renforcer les liens avec leur pays d'origine et de faciliter leur contribution au développement du Cameroun.
Le débat sur la double nationalité au Cameroun reste donc ouvert, mettant en lumière les incohérences apparentes dans l'application de la loi et soulignant la nécessité d'une clarification de la position officielle du gouvernement sur cette question sensible. Alors que de nombreux pays africains ont adopté des lois permettant la double nationalité, le Cameroun semble toujours hésiter, laissant planer une zone grise qui alimente les controverses et les débats.
