La grève des avocats anglophones se poursuit toujours

Avocats Justice Les avocats du Barreau du Cameroun

Tue, 18 Oct 2016 Source: cameroon-info.net

Initialement programmée pour 4 jours, la grève des avocats du Nord-Ouest et du Sud-Ouest va durer 10 jours. Depuis le 11 octobre 2016, les hommes de loi de la partie anglophone du pays protestent contre l’inexistence de la version anglaise au Cameroun des actes uniformes OHADA (Organisation pour l’Harmonisation en Afrique du Droit des Affaires). Ils disent également non au Code civil francophone dans les juridictions de ces régions anglo-saxonnes.

Dans un communiqué signé le 15 octobre, les représentants des associations de ces avocats indiquent que la débraye va se poursuivre jusqu’au 21 octobre 2016. L’information est rapportée par La Nouvelle Expression (LNE) parue le 18 octobre. La principale raison pour expliquer le rallongement de la manifestation est «la sourde oreille donnée à notre grève de protestation par le gouvernement», lit-on dans le communiqué.

Ils disent noter «avec regrets que le Gouvernement, au lieu de répondre à notre demande, emploie sa politique traditionnelle de diviser pour régner. Par conséquent, nous demandons à nos membres de rester résolus, déterminés, fermes, de se concentrer et de ne pas se prêter à toute manipulation du Gouvernement», ajoutent-ils.

Ils vont même plus loin en demandant à d’autres acteurs «le SYNES, (CATTU), Association des enseignants du Cameroun (TAC), les associations des commerçants, le syndicat des conducteurs de motos taxis, des compagnies de transports, ainsi que "bayam Sellam, les chefs traditionnels du nord-ouest et du sud-ouest», à se joindre à leur mouvement.

Pourtant, le Ministre de la Justice, Laurent Esso, a reçu le 11 octobre, Me Nico Halle, président de l’Assemblée générale des avocats du Cameroun. Le Garde des Sceaux a ainsi instruit «ses collaborateurs de travailler d’arrache-pied pour mettre à la disposition des avocats anglophones la version anglaise des actes uniformes OHADA», indique LNE.

La radicalisation des grévistes, selon le quotidien privé, est nourrie par les positions sécessionnistes de certains avocats. «À chaque fois que ces avocats s’adressent aux hommes de médias, la question de la réunification du Cameroun est évoquée. Me Bobga Harmony, président de l’association des avocats du Nord-Ouest, est par ailleurs avocat du SCNC, pense qu’il faut séparer le Cameroun francophone du Cameroun anglophone», souligne notre confrère.

Source: cameroon-info.net