Le 26 septembre 2023, le ministre de l’Administration territoriale (Minat) rendait public des chiffres qui font froid dans le dos. En effet, selon Paul Atanga Nji, entre les mois d’août et septembre 2023, plus de 700 agressions, 200 viols, 110 détournements d’itinéraires et 930 cas d’accidents graves ont été recensés par les autorités camerounaises à travers le pays.
Des délits et forfaits qui ont tous connu l’implication de conducteurs de motos-taxis. Face à cette situation inquiétante, le ministre de l’Administration territoriale a sifflé la fin de la tolérance administrative. Déterminé à extirper des rangs des mototaxis tous les brigands qui s’y trouvent, le ministre Paul Atanga Nji a annoncé un assainissement du secteur et a sollicité la collaboration des différents syndicats et associations de conducteurs de motos-taxis.
Répondant à l’appel du Minat, la coordination nationale des syndicats pour l’assainissement des motos-taxis du Cameroun a initié une caravane nationale de sensibilisation. Les membres de la coordination ont rencontré les conducteurs de motos-taxis de la ville de Garoua ce vendredi 27 octobre 2023, au cours d’une concertation qui s’est tenue dans la salle des actes de la commune de Garoua 1er.
« Notre descente sur le terrain à Garoua fait suite à l’appel du ministre de l’Administration territoriale qui a pris de nouvelles mesures concernant l’activité des motos-taxis. À partir du 1er novembre, ne pourront circuler dans les villes du Cameroun que les motos-taxis en règle. Il était donc important de mettre sur pied cette caravane de sensibilisation, afin de dire aux acteurs du secteur des motos-taxis que l’État n’est pas leur bourreau mais plutôt un partenaire qui est là pour garantir la sécurité des citoyens et celle de leurs biens. L’état compte sur eux pour que les camerounais qui empruntent leur moto au quotidien se sentent en sécurité », explique Samuel Franck Mvondo Mvondo, président de la coordination nationale des syndicats pour l’assainissement des motos-taxis du Cameroun.
Autorités administratives, syndicats et associations de motos, maires et forces de maintien de l’ordre, ont tous répondu à l’appel de la coordination nationale des syndicats pour l’assainissement des motos-taxis du Cameroun. Signe de l’importance de cette rencontre au cours de laquelle il a surtout été question de l’opération d’assainissement, ceci afin que les différentes parties prenantes regardent dans la même direction pour un assainissement bénéfique.
« Le secteur des motos-taxis est parfois gangrené par des excès. Nous pensons que le fait de l’assainir permettra de redonner à cette activité ses lettres de noblesse. Car c’est une activité qui nourrit des familles et est pourvoyeuse d’emplois. Il faut que les motos taximen puissent exercer sereinement leur activité, mais dans les règles. Nous allons les accompagner tant que cela sera nécessaire, mais nous allons également réprimer tous ceux qui ne seront pas en règle, tous ceux qui seront contre la loi. Nous serons intraitables vis-à-vis de ceux qui infiltrent ce secteur des motos-taxis pour mener des activités criminelles », a prévenu Ismaïlou Adama, sous-préfet de l’arrondissement de Garoua 1er.
Désormais donc, plus question de laisser les choses se poursuivre dans le flou. L’heure est au recadrage, avec en ligne de mire le respect de la réglementation. Les conducteurs et propriétaires de motos-taxis ont jusqu’au 31 octobre pour être en règle. Un délai jugé trop court par les conducteurs de motos-taxis qui sollicitent une prorogation de la date butoir car selon le président de la coordination nationale, « il est impossible d’avoir le permis de conduire en un mois au Cameroun. La date butoir du 31 octobre est tellement juste. Nous souhaitons qu’il nous accorde jusqu’au 31 décembre pour être en règle, pour que dès le 1er janvier 2024, tous ceux qui seront en marge du processus d’assainissement soient traités comme des rebelles. Nous nous engageons à accompagner l’État à les traquer et à assainir ce secteur d’activité vitale », promet Samuel Franck Mvondo Mvondo.
Au cours de cette rencontre, le syndicaliste Aboubakar Joseph a également été installé à la tête de la coordination régionale des syndicats pour l’assainissement des motos-taxis dans la région du Nord.