Il a beau être contesté au sein de l'organisation terroriste, le chef de Boko Haram Abubakar Shekau continue de s'exprimer. Dimanche soir, il a assuré dans un message audio que l'élection de Donald Trump à la présidence américaine ne changeait rien à l'attitude de Boko Haram, qui poursuivrait sa guerre de la même façon.
Donald Trump ne laisse décidément personne indifférent. Son élection surprise à la Maison-Blanche a provoqué un torrent de réactions de la part de tous les leaders politiques du monde entier. Dimanche 13 novembre, Abubakar Shekau, leader contesté du groupe terroriste Boko Haram, n’a pas échappé à la règle en postant sur Youtube un message, dans lequel il réagit à la victoire du milliardaire républicain.
« Pour nous, la guerre ne fait que commencer »
Qu’importe le visage, le combat se poursuit, voilà la substance du message délivré ce dimanche. Malgré les revers que connaît Boko Haram ces derniers mois, Abubakar Shekau tente de montrer que sa motivation n’est pas entamée : « Nous restons convaincus par notre foi et nous n’arrêterons pas. Pour nous, la guerre ne fait que commencer », a-t-il déclaré.
Une réaction qui lui permet de se montrer, malgré les tensions internes qui sont apparues depuis que Daesh a officiellement désigné Abou Mosab Al Barnaoui chef de Boko Haram, en août dernier. En commentant l’arrivée de Donald Trump au pouvoir, Abubakar Shekau saisit l’occasion de se manifester et de raffermir son influence auprès de ses partisans. C’est pourquoi il a déclaré en hausa : « On en a fini d’Obama, maintenant nous allons commencer avec Trump. »
Tensions internes et guerre d’influence
La faction d’Al Barnaoui a dénoncé l’attitude de despote de Shekau, mais aussi les massacres récents des civils musulmans dans le nord-est du Nigeria, préférant se concentrer sur les cibles de l’État, les chrétiens et la propagation du jihad.
Shekau a donc saisi l’occasion pour donner une réplique cinglante dans son message audio. Il y justifie les tueries de tous les musulmans qui acceptent de vivre dans un Etat démocratique et laïc et qui n’ont pas rejoint les rangs de Boko Haram. Ce message survient dans un contexte humanitaire très critique, alors que l’ONG Save The Children a affirmé que 200 enfants risquaient de mourir de faim chaque jour dans le nord-est du Nigeria, où 20 000 personnes ont été tuées dans le conflit et 2,6 millions d’autres déplacées.