L'arrivée des Lions indomptables à Yaoundé pour la préparation des éliminatoires de la Coupe du monde 2026 a ravivé les tensions entre la Fédération camerounaise de football (Fecafoot) et le ministère des Sports. Selon un article exclusif de Jeune Afrique, ce conflit a également des conséquences dans les principaux médias du pays.
Samuel Eto'o, l'ancien attaquant du FC Barcelone, n'a pas renoncé à placer ses hommes au sein du staff à la tête des Lions indomptables, conformément à la convention signée entre la Fecafoot et le gouvernement au sujet de la gestion des équipes nationales. Malgré la tenue d'une réunion de conciliation durant laquelle le président de la Fecafoot et le nouveau sélectionneur Marc Brys semblaient avoir fait la paix, les hostilités ont repris.
C'est l'arrivée des Lions indomptables dans le camp de base prévu pour la préparation des éliminatoires qui a relancé la crise. À l'hôtel Hilton de Yaoundé, les joueurs ont été accueillis par deux staffs différents, chacun souhaitant entourer le même entraîneur belge. D'un côté, celui de la fédération, avec notamment son coordonnateur des sélections Benoît Angbwa, son adjoint Serge Pensy ou le chargé de presse Thierry Ndoh. De l'autre, l'équipe désignée par le ministère des Sports, qui s'est elle aussi présentée pour la réception des joueurs, avec entre autres le coordonnateur Benjamin Didier Banlock et le chargé des médias, Germain Noël Essengue.
Cette situation a également des conséquences dans les médias, comme l'a révélé Jeune Afrique. Après plusieurs heures d'incompréhension, le personnel de la fédération a finalement dû quitter l'hôtel Hilton aux alentours de 22 heures. Malgré les démarches entreprises par ces derniers, les responsables du Hilton n'avaient en effet retenu que les réservations faites par l'équipe du ministère. Le symbole d'un nouveau revers pour Samuel Eto'o ?
Malgré la médiation menée par la présidence de la République et sa direction du cabinet civil, les deux parties restent en conflit et n'ont toujours pas réussi à se mettre d'accord. Le choix du coordonnateur des sélections, patron de l'administration des équipes et qui a la charge de la gestion des moyens financiers mis à disposition par l'État, demeure la principale pomme de discorde. Dans la foulée de la réunion de conciliation du 30 mai, la Fecafoot a pris les devants en publiant un communiqué afin de faire valoir sa position et son attachement à la nomination de Benoît Angbwa. Le cabinet civil de la présidence a ensuite transmis ledit communiqué aux responsables des médias publiques pour diffusion.
Le document a donc été reçu à la Cameroon radio and television (CRTV), que dirige Charles Pythagore Ndongo, mais aussi au quotidien national bilingue Cameroon Tribune (CT) de Marie-Claire Nnana. Cette dernière, qui travaille en étroite collaboration avec le cabinet civil a ainsi fait publier le communiqué de la Fecafoot dans son édition du 31 mai, au milieu d'un dossier portant sur l'arbitrage du président de la République, Paul Biya. Un choix éditorial qui n'a cependant pas plu à tout le monde dans les hautes sphères politiques du pays.
Cette situation montre à quel point le conflit entre Samuel Eto'o et Ferdinand Ngoh Ngoh a des répercussions sur l'ensemble de la société camerounaise, y compris dans les médias. Les médias sont souvent utilisés comme un outil de propagande par les différents acteurs politiques, et cette situation ne fait pas exception. Le conflit entre la Fecafoot et le ministère des Sports a également des conséquences sur la préparation de l'équipe nationale du Cameroun, qui doit se préparer pour les éliminatoires de la Coupe du monde 2026. Espérons que les deux parties parviendront à trouver une solution à leur conflit pour le bien du football camerounais.