Cette plainte contre X visait notamment des faits d'homicides et blessures involontaires, de non-assistance à personnes en danger et de mise en danger de la vie d'autrui. Il faut dire que Camrail est contrôlé à hauteur de 77,4% par le groupe Bolloré, dont le siège est à Puteaux, tout près de Nanterre.
Les plaignants mettaient en cause «la gouvernance du secteur du transport ferroviaire par l'État du Cameroun» et s'interrogeaient sur «les conditions» dans lesquelles la Régie nationale des chemins de fer camerounais avait été «privatisée», la concession «renouvelée», et «certaines obligations à la charge du concessionnaire (Camrail) manifestement méconnues», rappelle l’AFP.
Porter plainte à Nanterre, «c'était le moyen d'agir au plus près de celui qui contrôle le capital», avait expliqué l'avocat des plaignants, Stéphane B. Engueleguele.
Mais le parquet de Nanterre s'est dit incompétent pour enquêter sur ce drame. Car, «la victime française décédée vivait dans le sud de la France, et la victime blessée dans l'ouest», rapporte jeudi l'AFP qui cite une source judiciaire. Des plaintes avec constitution de partie civile devant «les juridictions d'instruction compétentes» et une nouvelle plainte à Nanterre «sur le volet financier» du drame sont toutefois annoncées, apprend-on.
Le 21 octobre 2016, le train, qui assurait la liaison entre Yaoundé et la capitale économique Douala, était bondé lorsqu'il a déraillé. Il circulait à une vitesse «anormalement élevée», avait noté un haut responsable de l'entreprise Bolloré quatre jours après la catastrophe.
Évoquant ce drame dans son discours de fin d’année à la Nation, le Président de la République, Paul Biya, indiquait: «L’enquête approfondie que j’ai prescrite dira la vérité. J’en tirerai les conséquences, je m’y suis engagé».