L’infortunée a été reconduite manu militari à Nkolfoulou hier en fin de matinée.
Des éléments du Groupement mobile d’intervention (Gmi) étaient fortement mobilisés, hier en matinée, autour de l’Ecole de police de Yaoundé, prêts à mater une manifestation de protestation qui se chuchotait au sein des services.
On annonçait une marche visant à exiger la restitution d’un bébé volé depuis le 29 mars 2015 au centre médical de la police. L’alerte a finalement été levée vers la mi-journée.
Dans l’espace, Judith Djuala, la mère du nouveau-né dont on reste sans nouvelles, était expulsée dudit centre et ramenée de force à son domicile, sis à Nkolfoulou sur la route de Soa. La veille au soir, c’est le directeur dudit centre qui lui annonçait, sans façons, qu’elle était désormais indésirable en ces lieux où elle se trouvait quasiment en captivité depuis deux semaines.
Cet ultimatum a ainsi été mis en action lorsque, vers 10h, il lui a été intimé l’ordre de vider la pièce où elle était recluse, et alors que ses affaires étaient jetées en vrac dans un véhicule où elle avait déjà été installée d’autorité. Il n’a même pas été possible, à la maman éplorée, de passer un coup de fil à des proches, le téléphone lui ayant été arraché pour empêcher toute alerte. Lundi, déjà, un avocat commis par la famille a été déclaré persona non grata en ces lieux.
Ainsi s’achève le premier round d’une triste et insolite affaire qui sème l’émoi à travers le pays depuis quelques jours. Judith Djuala avait accouché au centre médical de la police le dimanche des Rameaux. Quelques heures plus loin, l’enfant, qui reposait à côté d’elle, endormie après la délivrance, se volatilisait de cet endroit qu’on imagine de haute sécurité. Les infirmières, auditionnées à la direction régionale de la police judiciaire (Drpj) du Centre, n’ont rien vu ni entendu.
Pendant ce temps, les interrogatoires à la Drpj, aussi intempestives qu’inopinés, convergent essentiellement vers le père, Vincent Kamgang, qui avait quitté son épouse moins d’une heure avant le vol de leur enfant pour se rendre à la messe à Tsinga.
Dans cet océan de mystères, même l’ultimatum du délégué général à la Sûreté nationale, Martin Mbarga Nguele, qui avait pourtant donné 48 heures au personnel médical pour faire la lumière sur la disparition du bébé, est resté sans lendemain.
Comme souvent, l’enquête ouverte à se sujet «suit son cours» en même temps que les infortunés parents attendent, avec impatience, la suite réservée à leur requête par le procureur près le tribunal de première instance de Yaoundé-centre administratif, qu’ils prient d’autoriser la gendarmerie à engager une enquête simultanée.