Divers chefs d’établissements techniques approchés ne le cachent pas : il y a des problèmes avec les équipements. « Vétusté et insuffisance », précise Albert Mbock, proviseur du lycée technique de Nylon à Douala.
Une affection qui touche surtout la section industrielle de son établissement – en section commerciale, le problème ne se posant « pas trop, on a le matériel, nous utilisons plus les Tic ». Il y a donc ces jeunes inscrits en maçonnerie, en menuiserie, en installation sanitaire… Pour cette dernière spécialité, relève M. Mbock, « beaucoup d’équipements manquent, comme en génie civil ». Solution esquissée, l’organisation par groupes des apprenants pour les travaux pratiques.
« Lorsque nous lançons un Tp avec, par exemple, 25 élèves et qu’il n’y a que trois postes de travail disponibles, nous les organisons par groupes. Là, l’un procède aux manipulations et les autres suivent », explique-t-il. L’enseignant reconnaît tout de suite que cette méthode, imposée par les carences susmentionnées, a ses limites. « Quand on finit la théorie, tout le monde doit pratiquer. La manipulation technologique demande l’application individuelle », précise-t-il. Hélas !
Au lycée technique de Douala-Bassa, les problèmes sont similaires, les solutions aussi. Selon Emmanuel Singa, le proviseur, c’est également par groupes que les élèves sont répartis pour les travaux pratiques.
« Lorsqu’une classe, en fabrication mécanique par exemple, a 45 élèves, nous la divisons en trois. 15 vont sur la tour de fabrication, 15 sur la fraiseuse et 15 travaillent en ajustement. Les élèves sont donc occupés au même moment, mais pas sur les mêmes appareils. Après, on rote », détaille-t-il. « Ça permet de couvrir tout le programme », ajoute le proviseur.
Reste que le manque d’équipements et la question de la maintenance de ceux existant demeurent préoccupants. « Le lycée de Douala-Bassa a été créé en 1979. Presque toutes les machines aujourd’hui sont obsolètes », relève Emmanuel Singa, précisant néanmoins : « On vient de réhabiliter l’atelier de chaudronnerie ».
« C’est un vrai problème », souligne un autre chef d’établissement de la capitale économique, pour qui ces insuffisances jouent même sur la qualité de la formation. « Il faut qu’on équipe suffisamment les ateliers, et qu’il y ait aussi de la matière d’œuvre à disposition », martèle cet enseignant.