Au front depuis neuf mois contre le groupe terroriste Boko Haram, les éléments de l’armée marine camerounaise interpellent le chef suprême des armées, le président Paul Biya.
"Nous, militaires de la marine, demandons au président Paul Biya, de part sa sagesse, de bien vouloir limoger le chef d’Etat major de la marine camerounaise, le contre amiral Mendoua Jean, pour éviter une guerre interne qui risque se déclencher entre les marins qui sont abandonnés au front depuis plus de 09 mois maintenant ,sans relève et dorment à l’air libre, sans soin médical, dans une guerre qui avait été déclarée à Paris en France par le président Paul Biya » ; ont souligné dans un message adressé dimanche au correspondant de Alwihda info, les éléments de la marine camerounaise en poste à Siram, près de Fotokol ; frontière Cameroun-Nigéria.
Les mêmes sources précisent que : « tactiquement, à plus de quatre mois sur le terrain de combat, le soldat n’est plus efficace ».Les vaillants militaires camerounais de la marine nationale en détachement dans l’Extrême-Nord Cameroun disent avoir déjà « envie de revoir leur famille, leurs proches et connaissances ».
Les soldats, selon certains, disent « ne plus avoir le moral » et exhortent le président Biya, à ordonner leur « relève ». De Siram à Hilé-halifa, en passant par Sakma,Ngouma et Bagaram, les éléments de la marine nationale en poste dans les cinq sites de commandement situés sur la ligne de front dans l’Extrême-Nord Cameroun ; ne désarment pas sur leurs revendications.
Le 22 juillet 2015, dans une lettre ouverte adressée au chef de l’Etat camerounais, les combattants ont souligné : « l’urgence d’une relève pour plus d’efficacité dans la guerre contre Boko Haram ». Les marins au front ont par ailleurs décrié la sous-alimentation et le manque de prise en charge sanitaire par la hiérarchie militaire.
En réponse à leur lettre ouverte adressée au président de la république Paul Biya, les soldats en détachement sur la ligne de front reconnaissent que : « la situation ici est un peu passable, puisque le 1er août dernier, le haut commandement a dépêché un colonel de la gendarmerie nationale qui est venu nous annoncé que d’ici le 15 août 2015, on sera relevé ».
Les mêmes sources précisent que, « depuis jeudi soir, 06 août 2015, la colère a encore gagné les cœurs des soldats ». En effet, « le capitaine de frégate Aben Djifor, chargé d’assurer le paiement des arriérés de trois mois de primes de risque et d’alimentation dont le montant global s’élève à 150.000 fcfa ,nous a brandi que 30.000 fcfa » ; ont indiqué au correspondant de Alwihda info, les éléments de la marine nationale camerounaise. D’après les mêmes sources, non démenties par leur hiérarchie : « le capitaine de frégate Aben Djifor , commandant le détachement de la marine dans l’opération Logone a été séquestré au poste de Siram jeudi soir, avant d’être libéré vendredi matin, au termes de plusieurs compromis ».
Depuis le déclenchement des combats entre l’armée camerounaise et les membres du groupe terroriste Boko Haram, seuls, les soldats de l’armée marine camerounaise se plaignent du mauvais traitement au front.