Le Fonds monétaire international (FMI) met à nouveau la pression sur le gouvernement camerounais concernant la subvention des carburants. Lors de sa visite au Cameroun du 3 au 16 octobre 2024, la délégation du FMI conduite par Cemile Sancak a réitéré sa demande d'une suppression totale de cette subvention, ce qui pourrait entraîner une nouvelle hausse des prix à la pompe.
Depuis 2023, le Cameroun a déjà procédé à deux augmentations significatives du prix des carburants, faisant passer le litre de super de 630 FCFA à 840 FCFA en l'espace d'un an. Le gasoil a connu une hausse similaire, atteignant 828 FCFA le litre. Ces ajustements, bien qu'importants, ne semblent pas satisfaire pleinement les exigences du FMI.
"Il y a eu deux augmentations des prix à la pompe et maintenant la subvention qui reste est bien réduite. En effet, dans le programme, on a défini l'élimination des subventions", a déclaré Cemile Sancak, soulignant que
Le gouvernement camerounais, longtemps réticent à l'idée d'une suppression totale des subventions, se trouve dans une position délicate. D'un côté, il doit faire face aux pressions du FMI et aux conditions liées au programme économique et financier prolongé jusqu'en juillet 2025. De l'autre, il doit gérer les potentielles répercussions sociales d'une nouvelle hausse des prix du carburant.
Les chiffres parlent d'eux-mêmes : l'enveloppe dédiée aux subventions des produits pétroliers est en chute libre, passant de 1 000 milliards de FCFA en 2022 à une projection de 80 milliards de FCFA pour 2025. Cette tendance laisse présager une inévitable restructuration de la politique de subvention.
Face à cette situation, le gouvernement camerounais devra trouver un équilibre délicat entre les exigences du FMI et les besoins de sa population. Une nouvelle augmentation des prix à la pompe semble probable, mais son ampleur et son timing restent à déterminer.
L'enjeu est de taille : maintenir la stabilité économique du pays tout en préservant le pouvoir d'achat des Camerounais. Les prochains mois seront cruciaux pour définir l'avenir énergétique du Cameroun et tester la capacité du gouvernement à naviguer entre les contraintes internationales et les réalités locales.