La bataille juridique entre Adolphe Moudiki et Ferdinand Ngoh Ngoh, le secrétaire général de la présidence de la République, à Paris ne montre aucun signe de faiblesse. Le litige opposant les intérêts de Savanah à ceux du Tchad, avec le soutien de Ferdinand Ngoh Ngoh, continue de susciter des débats intenses. Alors que Savanah avait été évincée avec la bénédiction du président camerounais Paul Biya, des plaintes ont été déposées, a indiqué le lanceur d’alerte Boris Bertolt dans une récente publication.
Dans le cadre de l'affaire "SAVANNAH MIDSTREAM INVESTMENT LIMITED (Bahamas) contre LA REPUBLIQUE DU TCHAD (République du Tchad); SHT OVERSEAS PETROLEUM (CAMEROON) LIMITED (Bermudes); SHT DOBA PIPELINE INVESTMENT INC. (Iles Caïmans); SOCIETE NATIONALE DES HYDROCARBURES (République du Cameroun); CAMEROON OIL TRANSPORTATION COMPANY S.A. (République du Cameroun)", la Cour internationale d'arbitrage de la Chambre de Commerce Internationale (CCI) a rendu une ordonnance en faveur de Savannah le 28 juillet 2023, a précisé Boris Bertolt.
Dans cette décision de justice, le tribunal arbitral a annulé toutes les décisions prises par le Tchad, y compris la nomination du Ministre des hydrocarbures du Tchad en tant que Président du Conseil d'Administration, ainsi que celle du nouveau Directeur Général camerounais, Harouna Bako, et de la Directrice Générale Adjointe tchadienne, Mme Daoussa Deby Itno, qui est la cousine du Président Tchadien.
La Cour internationale d'arbitrage a également confirmé que Savanah demeure actionnaire à hauteur de 41% du pipeline, et que ses représentants, Nicolas De Blanpré et Stéphane Soumahoro, restent respectivement Directeur Général et Secrétaire Général de la CAMEROON OIL TRANSPORTATION COMPANY (COTCO).
En conséquence, le tribunal a ordonné la suspension de la tenue de la réunion du conseil d'administration convoquée par le nouveau Président du Conseil d'Administration le 26 juillet 2023, ainsi que la suspension de la tenue de l'assemblée générale mixte convoquée le même jour par les actionnaires tchadiens. Ces suspensions demeureront en vigueur jusqu'à ce que le Tribunal arbitral, constitué sur le fond, se prononce sur la tenue de ces réunions.
Cette décision de justice marque une victoire pour Adolphe Moudiki, allié de Savanah dans cette affaire, et met un terme aux démarches de Ferdinand Ngoh Ngoh jusqu'à présent. En renforçant la position de Savanah dans ce dossier, cette décision renvoie les deux parties à une situation d'affrontement qui est loin de se calmer.
Les développements futurs dans cette affaire seront surveillés de près, car les conséquences pour les parties impliquées pourraient être significatives. La guerre juridique entre Adolphe Moudiki et Ferdinand Ngoh Ngoh, ainsi que les intérêts en jeu, continueront de susciter l'attention et d'intriguer l'opinion publique.