La missive violente du Gecam au Mintp

Gecam Gouv Image illustrative

Mon, 22 Sep 2025 Source: L’Indépendant N°961

Après deux correspondances envoyées en août 2024 et en juin 2025, Célestin Tawamba a, à nouveau, exprimé l’indignation profonde de la communauté des affaires et de milliers de citoyens, le 15 septembre dernier, après « le véritable calvaire » vécue deux jours plus tôt, à la sortie Ouest de la capitale économique camerounaise, Douala Le patronat camerounais est inquiet de l’état des infrastructures routières dans la métropole économique camerounaise. Certains axes principaux et du linéaire au sein de Douala, ne manque pas de susciter la préoccupation non seulement du Groupement des entreprises du Cameroun (Gecam), mais également des acteurs du transport. Dans une récente missive adressée au ministre des Travaux publics, le président du Gecam, Célestin Tawamba attire l’attention d’Emmanuel Nganou Djoumessi sur les conséquences graves que l’état désastreux des routes à Douala est en train de causer sur la capitale économique du Cameroun. « Excellence Monsieur le Ministre, 'atteinte à la liberté d'aller et venir constitue, dans tout pays, l'un des facteurs les plus puissants de frustration populaire. Lorsqu'elle devient quotidienne, brutale, imprévisible, elle nourrit la colère, la défiance et la tentation du désordre. Et c'est bien là le danger : ce qui se vit à Bonabéri, et plus largement sur les accès à Dovala, dépasse le simple cadre des travaux publics », peut-on y lire. Pour M. Tawamba, il s'agit désormais « d'une atteinte aux fondements mêmes de la stabilité sociale. Les conséquences économiques et humaines de cette situation sont alarmantes : Un ralentissement, voire un arrêt temporaire des activités économiques dans une zone névralgique...Une explosion des coûts logistiques et de transport, avec des répercussions sur les prix à la consommation ...Une détresse croissante des populations contraintes d'abandonner leurs véhicules pour marcher des heures dans des conditions indignes...Et, surtout, un risque réel de désengagement des investisseurs, qui n'ont ni la patience ni l'obligation de subir de telles conditions ». Certes le patronat ne remet nullement en cause la nécessité des travaux engagés, ni la volonté du Gouvernement de bien faire, mais force est de constater, selon le président du Gecam, que « le remède est en train de devenir plus douloureux que le mal qu'il prétend soigner. »

Dégradation continue du réseau routier

Cette autre lettre intervient après deux premières correspondances, dans lesquelles le Gecam se disait déjà préoccupé par la dégradation continue du réseau routier. Dans la correspondance du président de la principale organisation patronale au Cameroun, en date du 08 août 2024, et adressée au ministre des Travaux publics, Célestin Tawamba y déplorait « l’état désastreux du réseau routier », notamment des routes nationales n°3, précisément sur le tronçon Edea-Douala, et n°5, reliant les villes de Douala à Bafoussam. Il se disait inquiet et choqué par la dégradation continue de ces axes. « Depuis plusieurs années, la détérioration des infrastructures routières est devenue une réalité vivace », rappelait à souhait Célestin Tawamba. L’organisation rappelait par ailleurs la contribution de ces deux principaux axes à l’économie nationale et l’importance des bassins de production et des nombreuses zones de consommation qui en dépendent. Et le président du Gecam de préciser que la Nationale N°3 par exemple, permet de desservir les pays voisins enclavés comme le Tchad ou encore la République centrafricaine. Il se faisait plus pressant en décrivant un réseau routier « jonché de nids-de-poule, de fissures et de portions de routes abîmées qui mettent en péril la sécurité des usagers, non sans impacter négativement le fonctionnement de l’économie nationale ». Célestin Tawamba précisera ensuite que « L’évacuation de certains produits en provenance ou à destination des ports et des grandes villes s’en trouve profondément affectée, tout comme l’approvisionnement des chefs-lieux de nos régions à partir des principaux bassins de production ». Dans la même lancée, le patron du Gecam poursuivra, comme pour le regretter, que « Les entreprises, en particulier celles qui dépendent des transports pour la distribution de leurs produits, subissent à la fois des retards significatifs dans leurs transactions et une augmentation des coûts opérationnels dus entre autres à l’usure prématurée de leurs véhicules et à la consommation accrue des carburants et des pièces de rechange ». Et ce n’est pas tout. Dans cette correspondance, le responsable du Groupement va déplorer « des coûts supplémentaires enduits par ces contraintes qui sont répercutés sur les prix des produits et des services, contribuant à l’alimentation des tensions inflationnistes ». Pour l’organisation patronale, il était urgent d’agir, et à très court terme. Célestin Tawamba demandera donc de faire de ces travaux « la priorité des priorités », non sans préconiser la mise en œuvre d’un programme idoine de réhabilitation rapide des infrastructures routières, permettant à la fois d’améliorer la sécurité et la fluidité de la circulation sur ces axes ; de restaurer la compétitivité des entreprises et d’optimiser les circuits de distribution et de contenir l’inflation. A-t-il été entendu ?

Source: L’Indépendant N°961