Le monde est sur le point de se doter d'un traité mondial pour lutter contre la pollution plastique.
Près de 200 pays ont accepté d'entamer des négociations sur un accord international visant à lutter contre la "crise du plastique".
Les membres des Nations unies sont chargés d'élaborer un cadre général pour réduire les déchets plastiques dans le monde.
On s'inquiète de plus en plus du fait que les déchets plastiques détruisent les habitats, nuisent à la faune, et à la flore et contaminent la chaîne alimentaire.
Les partisans de cette initiative la décrivent comme l'une des mesures environnementales les plus ambitieuses au monde depuis le protocole de Montréal de 1989, qui a permis d'éliminer progressivement les substances appauvrissant la couche d'ozone.
Selon eux, à l'instar de l'accord de Paris sur le changement climatique, le plastique devrait avoir son propre traité contraignant, qui mettrait le monde sur la voie de la réduction des déchets plastiques.
Le professeur Steve Fletcher, de l'université de Portsmouth, conseille le Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE) sur les questions relatives aux plastiques.
Selon lui, le problème des plastiques dépasse les frontières et les limites internationales.
"Un pays ne peut pas gérer seul la pollution plastique, quelle que soit la qualité de ses politiques", estime-t-il.
"Nous avons besoin d'un accord mondial pour nous permettre de faire face aux défis généralisés que le plastique nous pose en tant que société."
Le Dr Jeanne d'Arc Mujawamariya, ministre de l'environnement du Rwanda, qui a été à l'avant-garde des propositions, se dit optimiste quant à la mise en place d'un cadre permettant de "mettre fin à la pollution plastique".
L'organisation de protection de la nature WWF a décrit la décision comme l'une des mesures environnementales les plus ambitieuses au monde depuis le protocole de Montréal de 1989, qui a permis d'éliminer progressivement les substances appauvrissant la couche d'ozone.
La prise en compte du cycle de vie complet des produits en plastique - production, utilisation et élimination - est essentielle pour fermer le "robinet à plastique", selon Paula Chin, conseillère politique principale.
"La prochaine étape consiste à s'assurer que tous les signataires sont prêts à tenir la promesse de cet accord novateur", ajoute-t-elle.
Les groupes de défense de l'environnement réclament des normes mondiales claires et fortes qui incitent les nations à respecter les règles et réglementations communes en matière de plastique, tout en pénalisant les produits et pratiques nocives.
Des pressions seront exercées pour aider les pays du Sud à faire face aux problèmes de plastique créés dans le Nord.
"Le débat porte sur la question de savoir qui doit payer et comment s'assurer que les pays du Sud disposent des ressources nécessaires pour faire face à la crise de la pollution plastique à laquelle ils sont confrontés", explique le professeur Fletcher.
Le gouvernement britannique, qui a soutenu la résolution, la qualifie de "véritablement historique".
"En l'espace d'une seule vie humaine, nous avons causé des dommages inimaginables à l'environnement mondial, en étouffant chaque partie de l'océan mondial par la pollution plastique", déclare Lord Zac Goldsmith, ministre de l'environnement international.
" Et bien qu'il reste encore beaucoup à faire pour en faire un traité ambitieux et de grande portée, nous pouvons maintenant commencer à clore ce chapitre peu glorieux. "