L'historien, philosophe et écrivain camerounais Achille Mbembe
Mettre fin au régime trentenaire de Paul Biya, c’est ce que propose Achille Mbembe dans une de ses nouvelles sorties. Il donne à l’opposition, une piste, l’ultime tremplin considérable pour empêcher le chef de l’État de gagner l’élection présidentielle qui se profile à l’horizon 2018.
« Satrapie », c’est le substantif qu’utilise Achille Mbembe pour désigner le gouvernement de Paul Biya. Lorsqu’on l’interroge sur l’actualité camerounaise, l’universitaire ne mâche pas ses mots. Il crache tout.
Fraîchement élu à l’académie des arts et de la science, l’historien, philosophe et écrivain estime que l’opposition ne pourra pas se débarrasser du régime de Paul Biya en allant aux élections présidentielles en rangs dispersés.
Professeur à l’université de Witwatersrand à Johannesburg en Afrique du Sud et à celle de Duke aux Etats-Unis, il clame que « la seule manière de mettre fin à trente-cinq ans de gabegie, c'est de se mobiliser autour d'un candidat unique de l'opposition ».
Achille Mbembe compare le Cameroun au Rwanda
« Tout le reste est distraction », ajoute-t-il. Et de poursuivre : « nous accusons un énorme retard par rapport à des pays dotés d'un potentiel parfois inférieur au notre. Allez au Rwanda, un pays qui a côtoyé les abysses. Vous verrez de vos propres yeux ce qui s'y fait. Ici, on patauge dans la fange depuis trente-cinq ans».
À l’endroit de ses détracteurs qui clame qu’il ne vit pas en Afrique, il précise que « si, en travaillant au Sénégal ou en Côte d'Ivoire, nous pouvons mieux faire avancer le Continent que si nous restions là où nous sommes nés, alors c'est ce qu'il faut faire. Dans toutes ces histoires, ma position est simple. C'est du monde dans son ensemble que nous héritons. Un point c'est tout. »
Charismatique, brillant, cultivé, pédagogue et considéré comme l’un des brillants intellectuels de sa génération, Achille Mbembe vit depuis 2011 entre l’Afrique du Sud et les États-Unis.
