Le président du Groupement interpatronal du Cameroun (GICAM), André Fotso, a affirmé que la révolution dans le secteur des technologies de l’information et de la communication (TIC) ‘’garde un goût d’inachevé’’ dans ce pays.
S'exprimant dans le dernier numéro du bulletin interne de l'organe, il pointe du doigt notamment les coûts prohibitifs de certains services de télécommunications, comparés à ceux pratiqués dans d'autres pays de même niveau que le sien.
Pour M. Fotso, les délais de réalisation des sauts technologiques, notamment l'usage de la fibre optique, paraissent anormalement longs.
Ces donnés, affirme-t-il, contrastent avec les engagements du gouvernement contenus dans le Document de stratégie pour la croissance et l'emploi (DSCE), qui s'est fixé, entre autres objectifs stratégiques à l'horizon 2020 dans le domaine des TIC, de porter la télé-densité fixe à 45% et la télé-densité mobile à 65%, de faire passer le débit de transfert des données à 3800 mégabits/seconde (MB/s) et de multiplier par 50 le nombre d'emplois directs et indirects.
Dans la foulée, les pouvoirs publics s'étaient engagés à adapter et à actualiser le cadre légal, réglementaire et institutionnel, à améliorer l'offre de service en qualité et à des prix abordables, à accroître l'utilisation des TIC mais aussi à densifier le tissu industriel des entreprises de ce secteur porteur.
Se basant sur le rapport d'évaluation triennale du DSCE, paru en octobre 2014, le président du GICAM constate que les TIC ‘'font partie des chantiers au stade préparatoire''.
‘'Au final, souligne-t-il, s'il est constant que les enjeux du développement des TIC pour les entreprises sont un défi majeur et que leur appropriation apparaît indispensable dans la perspective partagée de la mobilisation des acteurs autour de l'accélération de la croissance, tous les obstacles relevés plus haut constituent une réelle préoccupation.''
Pour André Fotso, le gouvernement camerounais gagnerait d'autant plus à faire des TIC un véritable levier pour l'accélération de la croissance que ce secteur figurait en bonne place parmi les priorités inventoriées lors la large concertation public-privé de février 2012.
Selon de récentes statistiques, le Cameroun, avec 400.000 utilisateurs disposant d'une connexion, se singularise en Afrique avec un taux de pénétration d'Internet de l'ordre de 7%, soit un des plus faibles du continent qui affiche une moyenne de 18%.
A en croire les prévisions, l'entrée en activité de la téléphonie 3G/4G devrait entraîner la création d'un millier d'emplois directs et de centaines de milliers d'emplois indirects au cours des 15 prochaines années. Cela représenterait 6% des recettes de l'Etat et un supplément de croissance annuelle d'environ 1,60% au produit intérieur brut (PIB).